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Message  Imad Eddin AL-HAMADANI Mer 30 Déc - 8:55

"Inglourious Basterds" : a-t-on le droit de jouer avec Adolf ?
LE MONDE | 18.08.09 | 17h03 • Mis à jour le 19.08.09 | 08h31


Doté du surnom de "chasseur de juifs", qu'il renie avec effroi ("Je ne suis qu'un détective !"), image du faux derche sardonique maîtrisant sa mission infâme avec un aplomb pervers (Christoph Waltz a obtenu à Cannes un prix d'interprétation mérité pour sa prestation), un colonel nazi traque la famille Dreyfus dans la France occupée. L'une de ses proies lui échappe : la jeune Shosanna, que l'on va retrouver quelque temps plus tard à Paris, propriétaire d'une salle de cinéma réquisitionnée par Goebbels. Comme Kill Bill, où Uma Thurman exterminait tous les individus ayant gâché ses noces par un massacre, Inglourious Basterds est une histoire de vengeance.

Celle-ci prend deux visages. Celui de Shosanna qui prévoit de transformer sa salle en brasier le jour où Hitler et son état-major viendront y honorer l'avant-première d'un film à la gloire d'un sniper allemand. Celui du lieutenant Aldo Raine, péquenot sudiste qui s'est juré de semer la terreur dans les lignes hitlériennes avec son commando de juifs, les "Inglourious Basterds", sombres salauds (pour reprendre le titre du film, lui-même décalqué de celui d'une série B d'Enzo Castellari en 1978), qui piétinent les règles de la guerre en scalpant leurs prisonniers. Ces derniers s'immiscent dans le plan d'une actrice allemande travaillant avec les ennemis du IIIe Reich.

La vengeance n'est pas seulement celle de ces personnages. Elle symbolise la démarche de Quentin Tarantino qui, transgressant les règles de l'Histoire, imagine une issue uchronique : dans son film, les choses ne se déroulent pas comme dans la réalité. Le complot contre Hitler ne va pas avoir les mêmes conséquences que celui qui conduisit le colonel Stauffenberg à l'opération Walkyrie en 1944 (voir le film produit et interprété par Tom Cruise, Walkyrie, sorti en janvier 2009). Les juifs peuvent-ils se venger par la fiction, par le cinéma, par ce cinéaste qui clame là sa foi iconoclaste dans le septième art ? Le cinéma peut-il sauver le monde ? Tarantino croit en tout cas qu'il peut venger les juifs en signant un film où les sales SS sont exterminés, honnis comme dans un spectacle de marionnettes.

Miner les genres hollywoodiens par le fun, réinventer le monde par le cinéma bis, le kung-fu, la mauvaise télévision des années 1960 (la série Papa Schultz), le western spaghetti dont s'inspire beaucoup Inglourious Basterds, avec une utilisation pastiche des musiques d'Ennio Morricone : cette démarche a fait le style de Quentin Tarantino, sa gloire. Elle est jouissive quand il la maîtrise totalement, ce qui n'était pas complètement le cas dans la version présentée au Festival de Cannes.

Ce qui est le cas aujourd'hui dans cette version remontée, resserrée, où perdurent ses invraisemblances et des tunnels de dialogue, mais qu'un montage mieux maîtrisé rend plus digeste. D'une durée analogue à celle de Cannes, toujours dénué de "la" scène tournée avec Maggie Cheung, le film achevé fait mouche avec ses gags sonores et ses incrustations graphiques.

Ce pari d'une fiction affranchie de toute servitude historique ne cache pas ses origines culturelles. C'est une utopie d'Amérique, avec ode au melting-pot, métissage et cosmopolitisme social et cinématographique, cocktail de boissons (lait, bière, champagne, whiskies), mélange des langues et des accents (source de gags), déguisements hollywoodiens, allusions aux Indiens (le lieutenant Raine est surnommé "l'Apache"), éloge du Black.

Ce qui n'est pas sans lien avec Leni Riefenstahl, citée dans le film, qui propagea une vision nazie de l'histoire, signant un film sur les Jeux olympiques de Berlin où elle s'attardait sur Jesse Owens, vainqueur du 100 mètres et icône de puissance et de beauté physique. Avec, aussi, allusion aux nazis qui trouvèrent refuge aux Etats-Unis : le tatouage (une croix gammée) administré sur le front des bourreaux est affiché comme le châtiment minimal auquel doit s'attendre un survivant nazi.

Si jubilatoire que soit ce dynamitage des faits, restent des questions éthiques, possibles objets de débats à venir. Jusqu'où peut aller le sacrilège historique et à quels risques ? On peut bien sûr s'amuser à imaginer un film où Waterloo fut la plus belle victoire de Napoléon, mais pourquoi, dans quel but, et pour quelles conséquences ? Dans la farce, l'esprit Mash, la bande dessinée trash, lorsque Tarantino dépeint ses "basterds" cassant du nazi comme dans un jeu vidéo, leur défonçant le crâne à coups de batte de base-ball par jouissance compensatoire, surgit moins un sentiment viscéral de justice que le principe de la loi du talion, avec le spectre de Guantanamo. Nous ne sommes certes pas ici dans le démenti ni dans le révisionnisme. Juste sur un terrain délicat.
Imad Eddin AL-HAMADANI
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