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Message  Imad Eddin AL-HAMADANI Lun 28 Déc - 16:05

Rappel historique du service militaire par Valeurs Actuelles

Claude Jacquemart, le 26-06-2008

Modifié dix fois, ce fut l’outil des levées en masse, puis le temps des bidasses. Il laisse la nostalgie des années de jeunesse.


Dans le domaine militaire, le républicain Jacques Chirac aura été le restaurateur de la monarchie. En février 1996, élu depuis quelques mois à la présidence de la République, le successeur de François Mitterrand annonçait la « suspension » du service national et la constitution d’une armée professionnelle. Ainsi renouait-il avec l’Ancien Régime qui ne connaissait que des soldats de métier auxquels s’ajoutaient simplement, occasionnellement, des milices bourgeoises ou provinciales, sortes d’unités territoriales aussitôt dissoutes que constituées quand le besoin ne s’en faisait plus sentir.

Le service militaire consistant, pour les civils, à consacrer par obligation une partie de leur vie au métier des armes a donc existé pendant deux siècles.Né avec la Révolution, il a connu plusieurs variantes. Alors que les derniers appelés ont été libérés au début de ce millénaire, il n’en reste plus que des souvenirs restitués dans un bel album signé par Michel Marmin, privilégiant l’illustration et publié alors même que la réorganisation en profondeur des armées françaises, voulue par Nicolas Sarkozy, est à l’ordre du jour.

Les derniers défenseurs de la monarchie furent les Suisses, des soldats professionnels massacrés le 10 août 1792 aux Tuileries. Puis, le pouvoir révolutionnaire vit bientôt que ce qui restait de l’armée de l’Ancien Régime, privée d’une grande partie de ses officiers partis en émigration, était bien incapable de résister aux forces coalisées d’une partie de l’Europe. En juillet 1792, avant même la chute de la royauté, la patrie fut proclamée en danger. En février 1793, intervint la levée de 300 000 hommes, l’une des causes, avec l’exécution du roi et les persécutions religieuses, de l’insurrection vendéenne. En août suivant, fut décrétée la levée en masse, ponctuée par cette proclamation de Carnot : « Dès ce moment jusqu’à celui où les ennemis auront été chassés du territoire de la République, tous les Français sont en réquisition permanente pour le service des armées. » À l’exception de la lointaine Russie, la France, forte de ses 28 millions d’habitants, était alors le pays le plus peuplé d’Europe. Ainsi constituait-elle un vivier humain exceptionnel.

On ne parlait pas encore de conscription, mais de réquisition. C’est à Jourdan, le vainqueur de Fleurus, devenu sous le Directoire président du Conseil des Cinq-Cents, que revient la paternité de la loi du 5 septembre 1798, qui en réglait l’organisation. Préambule : « Tout Français est soldat et se doit à la défense de la Patrie. » Cette loi permit à Napoléon de recruter en France, puis dans les pays annexés, les masses d’hommes dont il avait besoin.

Égalitaire, le service militaire ne l’était d’ailleurs que sur le papier.Aux exemptions d’office (soutiens de famille, ecclésiastiques, etc.) s’ajoutait le tirage au sort. Qui tirait un mauvais numéro devenait bon pour le service, qui tirait un bon numéro s’en voyait dispensé. En outre, il était possible d’acheter un remplaçant. Autant dire que dans un pays largement agricole, les paysans pauvres et souvent illettrés fournissaient les gros bataillons. Et quand, à la fin de l’Empire, lorsque les saignées successives, ajoutées aux cas de plus en plus nombreux d’insoumission, eurent vidé les réservoirs habituels, Napoléon prétendit recruter aussi dans les classes aisées, il perdit l’appui des bourgeois qui l’avaient jusqu’alors soutenu pour préserver les acquis de la Révolution.

Restaurée en 1818 par la loi Gouvion-Saint-Cyr, du nom d’un maréchal d’Empire rallié aux Bourbons, après sa suppression par Louis XVIII en 1814, la conscription garda longtemps ce caractère inégalitaire. En tout, plus de dix lois en modifièrent les règles jusqu’à nos jours.Le premier, en 1866, Napoléon III, impressionné par l’organisation de l’armée prussienne et sa victoire sur les Autrichiens à Sadowa, voulut instaurer un service militaire véritablement universel. Michel Marmin relève que le Journal des débats l’accusa alors de vouloir « faire de la France une vaste caserne », et la loi du 1er février 1868 rétablit le remplacement.

La loi Thiers du 27 juillet 1872 parut marquer un pas décisif vers l’égalité. Son rapporteur, le comte de Chasseloup- Laubat, que ses origines sociales et ses convictions ne prédisposaient pourtant pas à chausser les bottes de Carnot, affirma que le service militaire est « une nécessité sociale qui s’imposerait à notre pays alors même que la défense de notre sol ne le commanderait pas impérativement ». Autrement dit, l’armée est un creuset dans lequel doivent se fondre tous les citoyens. Mais si le remplacement était supprimé, le tirage au sort subsistait : les moins chanceux se voyaient recrutés pour cinq ans, les autres pour un an seulement.

Préparée par le général Boulanger, ministre de la Guerre en 1886-1887, la loi du 15 juillet 1889 ramena la durée maximale du service à trois ans (tout en maintenant la durée d’un an pour les “bons numéros”) et supprima les exemptions, notamment pour les séminaristes. Il fallut toutefois la loi du 21 mars 1905 pour donner au service militaire sa forme définitive jusqu’à sa transformation, soixante ans plus tard, en service national. Préparé par le général Louis André, ministre de la Guerre (l’homme des “fiches” consistant à collationner les renseignements les plus confidentiels sur les officiers suspectés de tiédeur républicaine), ce texte ramena la durée du service à deux ans pour tous.

En deux siècles et une dizaine de lois, la durée du service fut en réalité constamment dictée par les circonstances. Sous la Révolution et l’Empire, les appelés étant maintenus sous les drapeaux “jusqu’à la paix” et les guerres ayant duré pendant près d’un quart de siècle, le moment de la libération se trouva du même coup constamment différé,malgré les promesses de Napoléon, avant chaque grande bataille, de ramener ses soldats dans leurs foyers en cas de victoire. Même situation lors de la Première Guerre mondiale : les jeunes hommes enrôlés avant le conflit se trouvèrent évidemment,s’ils survécurent à celui-ci, maintenus sous les drapeaux jusqu’à l’armistice de 1918 et même au-delà.

L’armistice de 1940 contraignit le gouvernement de Vichy, selon l’ordre du vainqueur, à supprimer le service militaire, la France n’étant plus autorisée qu’à entretenir une force armée résiduelle de 100 000 hommes, alors qu’elle en avait mobilisé près de 6 millions en 1939. Subrepticement, cependant,de nouvelles générations de combattants, destinés à l’armée de la revanche, se forgèrent sous le couvert des Chantiers de la jeunesse. Et en Afrique du Nord se constitua bientôt, sous les ordres du général Giraud, une armée composée d’Européens et d’indigènes, qui s’illustra en Tunisie avant d’aller combattre en Italie, en France et pour finir en Allemagne.

Le contingent ne fut pas engagé dans la guerre d’Indochine. Seuls des soldats professionnels – légionnaires, parachutistes, tirailleurs – eurent à supporter le poids de ce conflit lointain. En revanche, à partir de 1956, par la volonté du socialiste Guy Mollet, appelés et rappelés furent massivement affectés au “maintien de l’ordre” en Algérie. D’où un service militaire prolongé jusqu’à plus de trente mois, alors que la durée légale restait fixée à dix-huit mois depuis 1950, à deux ans à partir de 1959.

Le “service militaire de papa” était condamné

Même en l’absence de nécessité immédiate, la durée du service militaire varia considérablement en deux siècles. Elle s’élevait à six ans avec la loi Gouvion-Saint-Cyr de 1818, à huit ans avec la loi Suchet de 1824, à sept ans avec la loi Soult de 1832. Car, pour ces maréchaux ayant fait carrière dans la Grande Armée napoléonienne, seul le temps permet de former des soldats disciplinés et aguerris. La loi Thiers,on l’a vu, limita à cinq ans la durée du service le plus long. Réduction toute relative…
C’est à cette durée que l’historien militaire Pierre Montagnon, luimême ancien officier des parachutistes de la Légion, attribue le fait que l’armée (et pas seulement ses cadres de métier), sauf à de rares périodes, ne fut jamais “la nation en armes”, mais une institution à part, avec ses principes, ses règlements, son mode de vie. La Révolution et l’Empire, avec leurs conflits interminables, firent surgir des cohortes de “nouveaux prétoriens”, habitués à combattre le plus souvent en dehors des frontières, vivant littéralement sur les pays conquis. Bugeaud, qui fit carrière sous l’Empire avant de s’illustrer en Algérie, écrira : « On n’est soldat que quand on n’a plus de maladie du pays, quand le drapeau du régiment est considéré comme le clocher du village… »
Plus tard, en 1872, un ancien général devenu député décrivit l’ancienne arme impériale comme « un État dans l’État », une « armée de lansquenets ». Phénomène renforcé par la suppression du droit de vote pour les militaires par la loi de 1872, transformant l’armée en “grande muette”.

Puis les choses évoluèrent avec le temps. Sans devenir “la nation en armes”, la masse des appelés ne pouvait manquer d’en refléter l’esprit.Victorieuse en 1918 mais exsangue, écrasée en 1940, occupée pendant quatre ans et déchirée par la guerre civile et l’épuration, la France de la Libération avait perdu le goût de la chose militaire.Ce fut sans enthousiasme que la plupart des appelés allèrent servir en Algérie, et l’on vit bien quels étaient leurs sentiments quand le “putsch des généraux”, en avril 1961, leur parut compromettre la perspective de “la quille” et la fin attendue d’un conflit dont la France était lasse. Après Mai 68, les tentatives de l’extrême gauche pour implanter des soviets de soldats dans les casernes firent long feu.Le “service militaire de papa”était cependant condamné dans les esprits avant de l’être dans la réalité.
Il fit longtemps la joie des humoristes, Courteline en tête, et bien des Français ont ri naguère aux mésaventures du sapeur Camember. Et certes, pour les malheureux bidasses, le service ne fut pas toujours le paradis sur terre. Il fut néanmoins le creuset où se fondirent des générations de jeunes hommes, une école de l’effort, de la camaraderie, de la solidarité.En somme, une école de la vie.
Imad Eddin AL-HAMADANI
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