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La guerre contre les Zoulous:Isandlwana (partie II)

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La guerre contre les Zoulous:Isandlwana (partie II) Empty La guerre contre les Zoulous:Isandlwana (partie II)

Message  Imad Eddin AL-HAMADANI Mar 29 Déc - 5:58

LA GUERRE CONTRE LES ZOULOUS : ISANDLWANA (2e Partie)

7. La bataille d’Isandlwana

Lorsque Lord Chelmsford quitta le camp aux petites heures du 22 janvier il laissa le ltc Pulleine en charge de son état-major (2 officiers, 1 interprète, 13 hommes), 2 canons de la Royal Artillery (2 officiers, 70 hommes), 3 Royal Engineers, le PC et 5 compagnies du 1/24th Foot (13 officiers, 402 hommes), une compagnie du 2/24th Foot (5 officiers, 170 hommes), 6 hommes du 90th Foot, 5 officiers et 110 hommes des troupes montées, le Army Service and Hopital Corps (1 officier, 18 hommes), le reliquat du Natal Native Corps (19 officiers, 1 interprète et environ 400 hommes) et le Pioneer Corps (1 officier et 10 hommes). Pulleine avait donc sous son commandement approximativement 750 combattants blancs et 420 indigènes, soit 1170 hommes.

Après le départ de Chelmsford, le camp mit en place la routine habituelle. Les vedettes montées chevauchèrent vers leurs postes, les piquets de nuit furent relevés et les travaux d’aménagement de la piste continuèrent. Des coups de feu furent entendus loin à l’est et à 8h00, pendant que la plupart des hommes déjeunaient, une vedette vint prévenir de la présence d’une large force zouloue approchant par le nord-est sur le plateau du Nqutu. Les troupes furent mises en état d’alerte et rassemblées devant les tentes, l’infanterie en colonnes de compagnies face à l’ennemi. Les avant-postes furent rappelés mais les hommes du Natal Native en position au nord et à l’arrière du « conical kop » restèrent en position. Pulleine envoya un messager auprès de Chelmsford. En 10mn les hommes furent en position, à environ 800m des tentes, de larges trous marquant l’absence des troupes parties le matin même. De nombreuses silhouettes zouloues apparurent à l’horizon à environ 3km au nord-est et les vedettes signalèrent de larges groupes ennemis sur les hauteurs. A titre de précaution Pulleine fit rassembler les bœufs des attelages et rappeler les hommes au travail sur la piste. Rien de plus ne se passa pendant environ une heure. Puis quelques Zoulous apparurent à environ 3km à l’est des hommes du Natal Native en position sur le plateau de Nqutu avant de disparaître. Peu après un messager en provenance du plateau fit savoir que 3 colonnes ennemies avaient été repérées, 2 se retirant vers le nord-est, l’autre marchant cependant vers l’ouest.

Conformément aux ordres de Chelmsford, Durnford se mit en route vers Isandlawana depuis Rorke’s drift, amenant avec lui son état-major, 3 lance-fusées (maj. F.B. Russell + 9 hommes), 5 escadrons du Natal Native Horse (cpt W. Barton + 259 hommes) et le 1/1 Natal Native (240 hommes). En tant que plus ancien dans la fonction, le commandement échut à Durnford mais il n’y eut pas de conflit entre lui et Pulleine quant à la disposition des troupes. Apprenant la présence d’ennemis sur le flanc gauche, Durnford décida de s’en occuper lui-même.
Les capitaines Barton et Shepstone, avec le Natal Native Horse dirigé par les lieutenants Raw et Roberts furent envoyés nettoyer le plateau. Le piquet du Natal Native Corps leur fut adjoint en soutien, ce dernier étant remplacé par la compagnie du cpt Cavaye sur la pointe est de l’escarpement. Le reste des hommes n’eut pas de consignes particulières si ce n’est déjeuner au plus vite et de conserver leur équipement à portée de mains. Les batteries d’artillerie restèrent harnachées et les troupes montées ne devaient pas mettre pied à terre. Dunford rejoignit Pulleine pour le déjeuner.

Alors qu’ils se restauraient, un piquet de garde posté au sommet d’Isandlwana fit savoir que les Zoulous se retiraient et que certains étaient en mouvement en direction de l’est. On peut supposer que cette force devait tourner vers le sud et prendre Chelmsford de flanc. C’est cette possibilité qui apparemment qui fit que Durnford se mit lui aussi en route vers l’est, en direction du « conical Kop » avec 2 escadrons des Natal Native Horses, la batterie de lance-fusées et une compagnie du Natal Native Corps vers 11h30. Bien qu’il ait demandé le soutien de 2 compagnies d’infanterie, celles-ci ne vinrent pas. La sortie de Durnford diminuait déjà le nombre d’hommes présents dans le camp même et certains officiers protestèrent fortement contre ce renfort. Un message fut cependant envoyé à Shepstone pour qu’il s’engage dans un mouvement tournant.

Cavaye étendit sa compagnie le long de la crête et envoya le lt E. Dyson 500m plus loin sur la gauche. Les hommes de Raw traversèrent le plateau en direction du nord-est pendant que ceux de Roberts avançaient plein nord. Les hommes de Raw étaient répartis en groupes et l’un d’eux se mit à poursuivre du bétail mené par quelques Zoulous sur plusieurs km devant eux. En arrivant au sommet d’une ligne de crête, ils tombèrent nez-à-nez avec la quasi totalité de l’armée zouloue (qui avait en fait prévu d’attaquer le lendemain, la pleine lune du 22 janvier étant considérée comme de mauvais augure). L’assaut était cependant désormais inévitable. Le « régiment » umCijo se mit alors en marche, suivi par le uThulwana. Rapidement toute l’armée était en marche en formation de combat mais sans les instructions que Mavugmengwana et Tshingawayo tentaient vainement de leur communiquer. Les Zoulous avaient 6km à faire pour atteindre le plateau, et il leur faudrait une trentaine de minutes pour y arriver.
L’attaque zouloue typique est appelée « izimpondo zankomo » ('Cornes du buffle), soit un double mouvement d’encerclement figurant les cornes de l’animal. La corne droite se déplaça le long de la vallée entre le plateau et les hauteurs avoisinantes, repoussant les hommes de Raw et Roberts mais se trouvant prise de flanc sous le feu de ceux de Cavaye. Le centre se mit en route vers la crête du plateau pendant que la corne gauche se dirigeait vers la déclivité qui menait au « conical Kop ».

Shepstone partit au galop prévenir Cavaye puis Pulleine qui sonna l’alarme. Il était environ midi. Cependant Pulleine ne parut pas saisir tout de suite la gravité de la situation. Le flou des compte-rendus ne lui permit pas de comprendre que c’est toute l’armée zouloue qui venait de se mettre en marche contre le camp
La compagnie du cpt W.E. Mostyn fut envoyée en renfort près de Cavaye, déjà rejoint par Raw et Roberts, ce qui brisa davantage la cohésion des troupes. En face d’eux les régiments uNokenke et uDududu se dirigeaient vers l’arrière d’Isandlwana pendant que la résistance des hommes du Natal Native Corps s’effilochait. La retraite fut sonnée et Pulleine envoya le cpt Younghusband la couvrir. Les Natal Natives s’enfuirent en désordre vers le camp mais le reste des troupes se regroupa au pied de l’escarpement et infligea de sévères pertes au uNonenke quand il apparut sur la crête. A cet instant la plus grande menace semblait provenir du nord et c’est dans cette direction que les compagnies du cpt G.V. Wardell et des lieutenants F.P. Porteus et C.D. Pope furent orientées. Lorsque le uCimjo déboucha à son tour sur la crête, il en subit le tir mortel.

Les mouvements de Durnford dans la plaine sont peu clairs. Selon certains compte-rendus il était à 6km du camp quand il obliqua vers la gauche. Il n’avait pas trouvé l’ennemi qu’il pensait croiser. Soudain le soldat Whitelaw lui apporta un message lui signalant l’ennemi tout proche. Peu de temps après, celui-ci était effectivement en vue et s’élançait par milliers en direction du campement Se trouvant sous la menace d’être coupé de ses arrières, Durnford entama une retraite parfaitement exécutée.

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Durnford

Un peu plus tôt la batterie de lance-fusées s’était trouvée bloquée par le terrain et s’était dirigée vers la gauche. Alors qu’elle approchait du pied du mont Itusi, les Zoulous apparurent au sommet. Une seule fusée (peut-être 2) fut tirée avant que la batterie ne soit débordée. Tous les servants furent tués sauf 3. La compagnie du Natal Native qui se trouvait alors derrière la batterie retraita vers le camp.
Pendant ce temps Durnford avait déployé ses hommes sur les rives de la rivière coule vers le sud à l’ouest du « conical kop » et s’apprêtait à affronter les régiments inGobamakhosi et uMbonambi. Les hommes se comportèrent fort bien et furent bientôt renforcés par une trentaine d’hommes des Newcastle Mounted Rifles dirigés par le cpt Bradstreet. Durnford et les hommes de Pope plus à l’ouest avaient réussi à stopper l’avance de la « corne gauche ».

A mesure que de plus en plus de Zoulous, particulièrement le régiment uVe, descendaient les collines, il semble que les Britanniques aient réajusté leurs positions en un »L » grossier, Younghusband à la base d’Isandlwana avec Mostyn et Cavaye face au nord sur sa droite. Près des positions de Cavaye se trouvait une petite montée à partir de laquelle une crête rocheuse descend vers le sud-est. Porteus et Wardell se trouvaient à cet endroit qui offrait un excellent champ de tir vers l’est. Pope se trouvait au pied de cette crête. Les régiments uNokenke et uDududu avaient contourné Isandlwana mais Shepstone et une partie des hommes de Raw parvenaient plus ou moins à les contenir.

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Attaque zouloue

A cet instant la situation était plutôt à l’avantage des Britanniques. Les canons avaient été mis en batterie sur une petite hauteur et tiraient sans discontinuer sur les masses de guerriers ennemis. Les salves de l’infanterie étaient elles aussi particulièrement meurtrières sur des groupements aussi compacts. Les Zoulous se trouvaient en moyenne à 200-300 mètres et ils se mirent à se jeter à terre et à ramper pour progresser entre 2 salves de mousqueterie. La bataille continua sous cette forme statique pendant quelques temps...

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Plan de l'attaque zouloue

Mais un soudain revirement de situation redonna l’avantage aux Zoulous. La raison de ce revirement à longuement été débattue. L’explication traditionnelle veut que les hommes n’aient plus eu de munitions et que le Natal Native ait battu en retraite, ouvrant la voie aux Zoulous qui purent ainsi encercler les différentes compagnies.
Il est vrai que du côté de Durnford, les munitions commençaient à manquer. Des cavaliers furent envoyés auprès du 24th Foot pour en récupérer avec comme réponse de « trouver les [leurs] », ce qu’ils ne parvinrent pas à faire, celles-ci se trouvant quelque part entre Rorke’s drift et Isandlwana. Il n’était désormais plus possible de tenir la berge de la rivière et les hommes de Durnford battirent en retraite. Le flanc droit britannique était désormais totalement exposé et les hommes de Pope pris de flanc.
Une théorie plus moderne réfute le simple manque de munitions et parle justement du flottement de la ligne britannique suite à la retraite de Durnford. Les chefs de régiment Zoulous surent saisir l’opportunité qui s’offraient à eux et lancèrent leurs hommes à la charge. Il convient aussi de noter que la ligne de front était trop lâche, plusieurs mètres séparant les hommes entre eux.
On peut aussi signaler en ce qui concerne l’approvisionnement en munitions que celles-ci étaient regroupées dans des caisses en bois contenant 600 cartouches. Chaque caisse nécessitait que 6 au moins des 18 vis qui la fermait soit retirées après que le cerclage de fer qui les entourait été coupés. Mais seuls quelques sergents-armuriers avaient à dispositions les précieux outils nécessaires. Cependant certains témoignages de survivants parlent aussi de munitions situées à l’autre extrémité du campement soit entre 1000 et 1500m de ceux qui en avaient le plus besoin. Lorsque l’alarme fut sonnée les hommes se mirent en ligne avec en moyenne seulement 40-50 cartouches au lieu des 70 réglementaires, les havresacs contenant les munitions supplémentaires étant bien souvent restés dans les tentes. De plus, certains spécialistes en armurerie ont aussi découvert que le fusil en dotation standard avait tendance à s’enrayer après plusieurs tirs par temps chaud. Certains Natives possédaient aussi de vieux Enfield à chargement par le canon au rythme de tir très faible.
On peut raisonnablement imaginer que l’exposition du flanc droit britannique, la retraite du Natal Native et le flottement dans la cadence de tir britannique après le tarissement des munitions immédiatement disponibles ont tous contribué à ce fatal retournement de situation.

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Le 1/24th Foot au coeur de la bataille

Les hommes du Natal Native partirent en tête vers Fugitive’s drift (appelé ainsi après la bataille, bien sûr) laissant la place libre au uCimjo qui fonça dans l’espace ainsi libéré pour prendre les soldats à revers. Ce mouvement, conjoint à l’avancée du régiment uVe, balaya les hommes de Porteus. Wardell étendit davantage sa ligne, pour la voir se faire enfoncer.. En moins de 20mn depuis la fuite des Natives, la ligne de front s’était effondrée. Les hommes reculèrent en désordre en direction des tentes dans l’espoir de fuir par la piste de Rorke’s drift. Durnford conservait l’espoir que Shepstone pût tenir à l’ouest le col qui permettrait aux survivants de s’enfuir mais celui finit par être débordé. Durnford rallia environ 70 hommes, dont une partie de ceux de Pope face aux chariots regroupés. Les régiments inGobamakhasi et uMbonambi se ruèrent sur eux et en vinrent à jeter les corps de leurs propres morts sur les baïonnettes pour percer ce « dernier carré ».

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Le dernier carré de Durnford

Un autre groupe, mené par Pope, put se rallier sur l’arrière gauche des tentes, mais fut rapidement massacré. Quelques survivants se regroupèrent à l’ouest du col séparant Isandlwana du « Black’s koppie », éminence rocheuse située au sud, mais sans espoir. Les hommes de Younghusband quant à eux se repositionnèrent au sud d’Isandlwana même, où ils résistèrent jusqu’à la fin, baïonnette au canon.

Le campement n’était plus qu’une zone de grande confusion. Les Zoulous, selon leurs traditions, éventraient les corps des morts, s’habillaient avec les uniformes des cadavres et pillaient sans retenue. Certains mourront d’avoir bu des produits médicaux en dehors de toute prescription ( !)
Les chiffres de pertes sont :
- Britanniques: 858, Indigènes : 471 (soit 1329). Six compagnies complètes du 24th Foot (Warwickshire’s) ont été tout simplement annihilées. 84 officiers ont été tués.
- Zoulous : Entre 2 et 3000. Pertes ultérieures dûes aux blessures mal soignées inconnues, estimées parfois au double.

8. Fugitive’s drift

Bien que les chefs Zoulous n’aient pu faire grand chose pour coordonner l’attaque, les régiments Undi et uDloko avaient été maintenus en réserve. Sous le commandement de Dabulamanzi il leur fut ordonné de se dirigé vers l’extrémité ouest du plateau, d’aller derrière Isandlwana et de couper la retraite vers Rorke’s drift. Ces 2 régiments coupèrent effectivement la piste mais ne prirent pas part à la bataille proprement dite.

Le gros du Natal Native avait fui relativement tôt, vers 12h45-13h00, mais à ce moment le Undi avait déjà barré la piste menant à Rorke’s drift et ils durent donc prendre un chemin plus direct vers la rivière Buffalo, passant au pied du « Black’s koppie ». Dabulamanzi s’en aperçut et envoya une partie de ses hommes pour les prendre de flanc. Bien que plusieurs Natives se soient débarrassés de leurs armes, uniformes et insignes dans l’espoir d’être épargnés, la plupart d’entre eux furent découverts et tués. Quelques-uns parvinrent cependant à s’enfuir.

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Fugitive's drift

Pour le reste des fuyards à cheval- car pour les hommes à pied il n’existait à peu près aucune chance de s’en sortir- le chemin ne fut pas moins difficile, à commencer par un torrent où abondaient les rochers, difficile à traverser pour les chevaux et trempant les fusils. Ceux qui ne purent le franchir furent tués. Le prochain obstacle se révéla être un autre torrent encaissé 4m plus bas qui ne pouvait être franchi que près de sa jonction avec la Manzimyama. dont la berge rocheuse était très pentue et dont le fond était fortement rocailleux. Ce n’était en fait qu’une espèce de gorge où de nombreux soldats furent tués en tentant de la traverser. Les hommes eurent quelque répit en grimpant la pente de la crête Impete mais à partir de là, la descente vers la rivière Buffalo est nettement plus raide. Les fugitifs se regroupèrent sur un plat côté Zululand. A cette époque de l’année la Buffalo est en crue et sa traversée des plus dangereuses. En partie protégés par les tirs des Natives qui étaient passés au Natal avant eux les soldats entreprirent la traversée. Plusieurs périrent noyés ou écrasés sur les rochers en tentant de rejoindre l’autre rive. De là ils furent poursuivis sur 3 à 4km par quelques centaines de Zoulous ayant trouvé un gué un peu plus haut.
Le nombre de Natives ayant survécu est inconnu. Quant aux Britanniques, seuls 74 parvinrent à sortir vivants de cette équipée(1).

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Britanniques s'enfuyant par "Fugitive's drift"

Le lieutenant Melvill du 1/24th Foot reçut l’ordre de Pulleine de sauver les couleurs du régiment(2). Ce faisant il croisa la route du lieutenant Coghill qui s’était blessé au genou lors de l’attaque du repaire de Sihayo et pouvait à peine marcher mais avait réussi à trouver un cheval sur le champ de bataille. Coghill parvint à traverser la Buffalo mais le cheval de Melvill glissa sur un rocher, emportant son cavalier dans les flots tumultueux.

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Fuite de Melvill et Coghill

Coghill tenta de venir à sa rescousse mais sa monture fut abattue par des tirs provenant de la rive opposée. Le lieutenant Higginson vint au secours des 2 hommes. Tous parvinrent à rejoindre la rive côté Natal. Higginson s’enfuit mais Melvill, toujours à cheval, refusa d’abandonner Coghill désormais à pied. Les Zoulous qui avaient traversé la rivière finirent par tuer les 2 hommes. Il est certain que Melvill, s’il avait abandonné son compagnon, eût pu s’en sortir sain et sauf. Les couleurs régimentaires, perdues lors de la traversée, furent découvertes sur la berge le 1er février.

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Melvill et Coghill


En fin d’après-midi le drame était consommé. Quelques rares survivants tentèrent la traversée de la Buffalo dont les berges de chaque côté étaient couvertes de cadavres.
A Isandlwana les Zoulous avaient emporté à peu près tout ce qu’ils pouvaient. Certains régiments étaient alors partis en direction de Rorke’s drift (3).

9. Retour de Chelmsford sur le champ de bataille

Après sa rencontre avec Lonsdale, Chelmsford se remit en route en direction du camp. Les cavaliers furent envoyés en reconnaissance et revinrent en expliquat que le camp grouillait de Zoulous. Les hommes de Glyn, épuisés après une longue journée de marche, arrivèrent vers 18h00. Les troupes se mirent en positions, canons au centre, près du « conical kop ». Seules les silhouettes des chariots abandonnés et de quelques Zoulous repassant la ligne de crête étaient encore visibles. Quatre obus furent tirés en direction du camp sans réponse. Le major Black mena alors 3 compagnies du 24th en direction du « koppie » qui porte aujourd’hui son nom.

Chelmsford avait toujours du mal à imaginer que tout le camp ait pu être balayé et s’accrochait à l’espoir que le gros des forces avait certainement dû s’enfuir et se retrancher à Rorke’s drift.

La troupe en son entier se mit en marche et atteint le col séparant Isandlwana du « Black’s koppie » vers 21h00. Il était alors impossible de monter un campement digne de ce nom et les hommes se contentèrent de dormir à même le sol, au milieu des cadavres de leurs camarades. Au loin, ils pouvaient voir la lueur de flammes et entendre des échanges de coups de feu vers l‘ouest. Cela ne pouvait signifier qu’une chose : Rorke’s drift était attaquée. Chelmsford s’inquiéta alors de la possibilité d’une invasion du Natal laissé sans protection particulière.
Avant l’aube les hommes se remirent en route. Chelmsford ne souhaitait pas que ses hommes, dont le moral était alors au plus bas, puissent voir le site en pleine lumière. Alors qu’ils approchaient de la Batshe une partie des Zoulous qui venaient d’attaquer Rorke’s drif, probablement 3000, débouchèrent d’une vallée sur leur gauche à 400m à peine. Mais rien ne se passa. Les Zoulous étaient probablement encore plus épuisés que les hommes Chelmsford et ces derniers n’avaient plus assez de munitions pour se lancer dans un nouvel assaut. Ainsi les 2 armées se contentèrent donc de se croiser de loin, chacune guettant les mouvements de l’autre.

Le champ de bataille ne fut pas revisité avant le 17 mai. La section des Dragoon Guards passa 4 jours, du 21 au 24 (soit 4 mois après) à enterrer les corps. Les vautours, corbeaux, hyènes et chacals avaient alors largement eu le temps de se repaître des victimes dont la plupart n’étaient plus identifiables. Dans de nombreux cas les uniformes avaient été pris par les Zoulous, rendant de fait l’identification encore plus difficile.

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Enterrement à Isandlwana

A cause du manque de temps et de la dureté du sol, aucune tombe ne fut creusée. Les corps furent rassemblés et des pierres entassées dessus. Au lieu de l’habituel champ de croix, Isandlwana devint alors parsemée de cairns.

10. Conséquences

La défaite britannique stupéfia le monde entier. Il était alors tout simplement inimaginable qu’une armée européenne à l’armement moderne puisse être vaincue, et pire encore annihilée, par de simples indigènes armés de sagaies. Jusqu’à l’annonce de cette nouvelle la guerre contre les Zoulous n’était considérée que comme l’un de ces petits « feux de brousse » coloniaux comme il en apparaissait constamment aux 4 coins de l’empire. Isandlwana modifia radicalement l’attitude britannique.

En définitive Isandlwana se révéla être une victoire à la Pyrrhus pour les Zoulous. Non seulement à cause des effroyables pertes subies mais aussi, comme l’avait craint Cetshwayo, de rallier les anti-guerre londoniens à la cause des pro-guerre du Natal et de leur allouer toutes les ressources nécessaires.
L’engagement britannique eut 3 causes principales :
- Une forme de chauvinisme dû à l’orgueil blessé d’avoir été vaincus par des indigènes considérés comme des inférieurs. L’honneur national demandait réparation et cette victoire tactique de l’ennemi devait se conclure par sa défaite totale.
- Des considérations domestiques. L’affaire aurait sans aucun doute une influence considérable lors des prochaines élections parlementaires.
- Il était de plus impensable de laisser s’installer un tel précédent. La Grande-Bretagne pire ne pouvait laisser s’imaginer qu’elle n’était pas capable de protéger et défendre son empire.

L’armée fut renforcée et réinvestit le Zoulouland où elle battit l’ennemi à plusieurs reprises. La dernière de ces batailles est celle d’Ulundi qui mena à la capture de Cetshwayo. Les Britanniques poussèrent les vassaux de ce dernier à ne plus le reconnaître comme leur roi. Lorsque celui-ci put retourner dans son pays l’empire zoulou n’existait plus.



(1) Une autre source parle de 55 survivants Britanniques.
(2) La possibilité que Melvill ait utilisé ce prétexte pour s’enfuir est aussi évoquée.
(3) La bataille de Rorke’s drift fera l’objet d’un article séparé.

Sources :
The invasion of Zululand @ [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] ... vasion.htm
Anglo-Zulu war @ [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Military History Journal - Vol 4 No 4 The Anglo-Zulu War of 1879-Isandlwana and Rorke's Drift(South African Military History)@ [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Military History Journal - Vol 4 No 6 Firepower and Firearms in the Zulu War of 1879 (South African Military History) @ [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Retreat from Isandhlawana @ [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] ... return.htm
Battle of Isandlwana @ [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
The battle of Isandlwana @ [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Imad Eddin AL-HAMADANI
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