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Une autre facette de Vichy et de l'Occupation

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Message  Imad Eddin AL-HAMADANI Mar 29 Déc - 7:12

Source : Valeurs Actuelles du 25/04/2008

Vichy surpris par la débauche

Frédéric Valloire, le 25-04-2008

Vichy, l’Occupation, l’ordre moral ? Au contraire, révèle une enquête explosive : libération des moeurs, débordement de la libido, homosexualité…


Relier Vichy et son triptyque “Travail, Famille, Patrie” à un titre du marquis de Sade, les Infortunes de la vertu, dénote une belle insolence. Qui pique la curiosité : un cocktail confectionné à base des années 1940 à 1945, de sexualité et d’archives de police ne peut qu’être explosif. Ancien de l’équipe de Valeurs actuelles puis de LCI, actuel directeur de la chaîne Histoire, Patrick Buisson a conduit son enquête de main de maître.

Il a lu quantité de mémoires, de souvenirs, de journaux intimes, dépouillé les cartons de la préfecture de police de Paris, récolté les secrets du monde littéraire et politique, ceux du demimonde et de la vie conjugale. Il a visité les bals et les dancings clandestins et s’est attardé dans les salles obscures dont il dresse pour Paris une surprenante géographie.
Le jeune François Truffaut, qui les fréquentait, raconte qu’une ouvreuse au Gaumont Palace ramassait pas « moins de soixante petites culottes de femme dans les loges et dans les travées, entre les fauteuils, tous les dimanches soirs après la dernière séance ». La correspondance qu’échangent Henry de Montherlant et Roger Peyrefitte fourmille d’informations sur le rôle des cinémas dans la chasse à laquelle se livraient ces écrivains, qui parlent de « sanctuaires »,de « bibliothèques » afin d’égarer la censure. Fronder le discours officiel amuse Peyrefitte, qui écrit le 14 février 1941 : « Hier à la radio, on nous exhortait “à ne pas retomber dans les péchés qui nous ont attiré la guerre”. Je laisse à votre imagination le soin de deviner quelle réponse, dans la réalité, ces mots, quelques heures après, avaient reçue. » Est-il le seul à s’opposer aux directives morales de la Révolution nationale ou de l’occupant ? Les affaires d’attentat à la pudeur sur des mineurs dans une salle de cinéma sont alors très fréquentes d’après les registres des commissariats.
En réalité, dès l’automne 1939, la sexualité l’a emporté sur la virtus militaire. Sur le front,désoeuvré, le soldat, le “p’tit kaki”, le “grand chéri”, attend et doute autant de la fidélité de son épouse que de l’efficacité de la ligne Maginot.Une obsession ? Le bromure serait versé en fortes doses dans le “pinard”que distribue généreusement l’OEuvre du vin chaud du soldat, fondée en 1914. En fait, le vin est coupé d’eau afin d’atténuer les ravages de l’éthylisme chronique qui affecte la troupe.Mais l’esprit gaulois grince dès que les hommes se croient atteints dans leur dignité de mâle.
L’exode et ses désordres abolissent les barrières. S’écroulent ensemble les armées, la pudeur, l’autocensure, les disciplines et les comportements acquis : « J’ai vu des chefs oublier tous leurs devoirs et transformer en saturnales l’effondrement de la patrie », écrit André Chamson. Ce que confirme Lucien Rebatet, choqué par « le rut et la liesse de la soldatesque » qui atteignent des « proportions repoussantes » tout au long de l’équipée érotico-burlesque de son unité. À peine l’armistice est-il signé qu’une contrepèterie circule, scellant d’un coup le destin des prisonniers :“Les femmes garderont toujours leur coeur pour le vaincu.” Comme si la reddition de ces derniers entraînait l’émancipation sexuelle des premières.
Car, en ces jours dramatiques, une fureur de vivre parcourt la société : jamais les suicides n’auront été si peu nombreux que sous l’Occupation. Vivre intensément le temps présent se traduit pour les deux sexes par une exigence du plaisir qu’encourage une presse féminine en plein essor, alors que la nouvelle mode du pantalon, preuve jusque-là de turpitude morale, révolutionne l’image de la femme. Si les Français ne suivent pas Sartre, Picasso ou Maud Sacquard de Belleroche dans leurs fiestas presque sans fin, tous veulent qu’on leur parle d’amour. Quitte à se moquer de l’ordre moral qu’essaie d’établir le pouvoir. Un ordre moral qui hésite : pour les uns, ceux de la droite conservatrice et cléricale qui lorgnent du côté de la tradition, il s’agit de consolider la famille ; pour les autres, que fascine l’exaltation de l’homme et du naturisme que prône le régime hitlérien, c’est le corps qui est mis en vedette.
L’arrivée pendant l’été 1940 des premiers soldats allemands attire. Ils transforment la France entière en un immense camp naturiste. « Et en plus ils sont propres », relève le très progressiste Léon Werth. Alors que les jeunes Français répugnent à quitter le maillot de corps et se douchent en slip, le spectacle de ces vainqueurs libres dans leur corps impressionne ou inquiète. « Et si les femmes allaient maintenant nous préférer les jeunes soldats allemands qui ont fait preuve de plus de courage et de moins de lâcheté ? » s’interroge Sartre, tandis que Simone de Beauvoir observe, des heures durant, ces visages qui dégagent « une impression de jeunesse et de bonheur ». Réfugiée en Saôneet- Loire, Irène Nemirovsky enregistre l’évolution du regard des femmes envers l’ennemi : « “Nos maîtres”, disaient les femmes qui regardaient l’ennemi avec une sorte de concupiscence haineuse. Ennemis ? Certes. Mais des hommes, et des jeunes. »
Femmes et hommes (Jean Genet tombe en pâmoison devant les « archanges » hitlériens) les courtisent et leur cèdent, pour le plaisir ou pour l’argent : le premier mort de l’armée d’occupation est victime d’une chute en sortant d’un hôtel de passe ! Très vite, en zone occupée, des maisons de tolérance sont réservées aux troupes allemandes : les plus célèbres, que fréquentaient à Paris Édouard VIII, Kessel, Aragon, vont aux officiers ; les plus minables sont laissées aux Français.Les Allemands consomment beaucoup, paient bien, s’amourachent des filles. Et chaque semaine, le Deutsche Wegleiter fournit à la troupe un répertoire complet des lieux de plaisir. C’est autour des boîtes de nuit, des bordels militarisés et des cafés du Quartier latin que se déroulent en octobre 1940 les premiers affrontements entre jeunes Parisiens et militaires allemands. Enjeu : les filles.
Vichy. Le Maréchal, « un vieux libertin », dit de Gaulle, n’est pas un moine soldat. La verdeur qu’on lui prête, et qui serait justifiée, renforce son prestige. Il aime s’entourer de femmes. Mais, en même temps, il mène la croisade contre « l’esprit de jouissance », débusque les forces corruptrices du corps social, exalte une forme de repentance et exhorte au « vertuisme », selon le mot d’Alfred Fabre-Luce. Placardée en zone sud, une affiche qui célèbre la famille symbolise l’abîme entre les intentions du régime et leurs réalités : la femme est une actrice danoise, se dit « gouine impénitente », le mari,un homosexuel, et l’enfant,un gosse prêté par l’Assistance publique !
L’austérité de Vichy est un trompel’oeil que Rebatet passe au lance-flammes : trop de curés, de gotha, de mondains, de discours. Bref, une cité des menus plaisirs où l’on s’ennuie et où l’amour est un dérivatif et un dédommagement. L’Hôtel du Parc se transforme en palace des intrigues sentimentales. Jean-Louis Tixier-Vignancour y est retrouvé nu et ivre, criant à tue-tête : « Ma femme me fait cocu ! » Paul Marion, le ministre de l’Information, y mène de front sa carrière politique, sa vie de bohème, son goût pour les vins et les filles.Dans le département de l’Allier, les maisons closes recrutent de nouvelles pensionnaires et la prostitution sauvage y connaît une croissance vertigineuse, passant de quelques filles isolées à 2 100 clandestines en 1944 !
L’ordre moral dont rêve Vichy aboutit à l’inverse : même sa politique éducative, clé de voûte de “la régénération morale”, est débordée par ce qu’elle souhaite combattre. Si Vercingétorix, Bayard apparaissent sur les affiches dans l’ombre des écoliers pour les aider à lutter contre l’épouvantail zazou incarné par Charles Trenet pour la presse collaborationniste, ces ambitions sont déconsidérées par des personnalités de premier plan.Parmi elles, Abel Bonnard,ministre de l’Éducation, homosexuel provocateur et éblouissant, surnommé par la presse clandestine “la belle Bonnard” ou “Gestapette”,Marcel Bucard dit la “grande Marcelle”, fondateur du Parti franciste, Bernard Faÿ, administrateur général de la Bibliothèque nationale, qui loge avec son secrétaire. Ils renforcent l’idée que l’homosexualité, considérée comme le “vice allemand”, conduit au fascisme et à la collaboration. C’était la thèse qu’avait développée en 1939 dans l’Enfance d’un chef Jean-Paul Sartre, dont le héros refoulait une homosexualité latente. L’apologie d’un “ordre viril”, qui est opposé à une “République féminisée”, et l’exaltation du sport comme moyen de rééducation se retournent contre leurs promoteurs.
Lueur d’intelligence devant les champions de l’ordre moral, un texte de Jacques Laurent, écrit en 1942 : « On est confus d’avoir à rabâcher que ce n’est pas en brûlant Rabelais et en oubliant Gide qu’on ranimera notre vertu ; que s’il y a une corruption française, elle est dans les propos de Clément Vautel et non dans l’OEdipe de Cocteau ; […] que s’il y a une dégénérescence française, elle n’est pas imputable à la liberté des arts mais à l’incontinente sottise d’une presse bien-pensante. »
En refermant le livre, je n’aurai que deux réserves à formuler : la tendance de l’auteur à généraliser en s’appuyant sur certains cas, ainsi pour les Chantiers de jeunesse ; ses interprétations exclusivement fondées sur la libido : les admirateurs du dessinateur Pierre Joubert (la série des romans scouts) ou du sculpteur Arno Breker n’ont pas nécessairement des tendances homosexuelles…

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1940-1945.Le second tome des "Années érotiques" : de la débauche aux puritains.

Angelo Rinaldi, de l'Académie française, Valeurs Actuelles le 14-05-2009

“Dans tous les tableaux que présente Patrick Buisson règne cette clarté lunaire qui allonge l’ombre des statues.”

Sauf votre respect, le Désir attrapé par la queue est l’unique contribution de Picasso aux lettres. Soit une saynète qui fut jouée à la Libération dans l’appartement de Michel Leiris, quai des Grands-Augustins. La plupart des comédiens d’un soir qui dorment, à présent, dans les petits sarcophages de La Pléiade approuveraient sans doute l’emprunt de ce titre pour le bandeau entourant le coffret où l’on serrera un jour les deux volumes qui ont imposé M. Patrick Buisson comme historien et écrivain à la fois.

N’allons cependant pas troubler le sommeil des illustres pour ce qui va de soi, et, à l’avenir, résistons à l’envie de poser à tout octogénaire, homme ou femme, rencontré en chemin, la question de la fourmi à la cigale de la fable : « Que faisiez-vous au temps chaud ? » On risquerait d’en apprendre de belles, au cas où ils s’en ouvriraient avec autant de sincérité qu’à l’auteur, lorsque celui-ci les interrogeait sur leurs années quarante. Il y a, en M.Buisson, du scaphandrier qui a exploré les basfonds de Paris et la mer Morte des archives. Il a ainsi attiré à la surface le monstre du Loch Ness, tapi dans l’inconscient collectif, avec son escorte de singuliers dauphins et d’équivoques sirènes dont le chant va s’éteindre sous la tondeuse des épurateurs,qui n’épargnera aucune touffe sur le corps. Sous le regard navré de Sartre qui,boulevard Saint-Michel, tombera, un après-midi, sur un cortège de stigmatisées. Toutes vénales, les “collaboratrices horizontales” ? Pas si simple, pas toujours. Et dans la tête du philosophe qui, plus tard, malgré la censure, publiera dans les Temps modernes la sidérante vie de Marie-Thérèse, auront peut-être, un instant, trotté les mêmes mots qui sont venus à la plume de notre auteur :«Au tribunal de l’histoire Moloch, l’innocence du sentiment amoureux n’a pas sa place ; c’est un témoin à décharge que personne ne veut entendre et qui est récusé par avance. » En ce temps-là, pour certaines et quelques-uns, il y avait le feu au lac – on le dira de la sorte pour ménager le lecteur que l’on met au défi d’abandonner le livre avant la dernière phrase. De ne pas céder aussi à un sentiment de compassion rétrospective pour son propre pays.

Le premier volume – Vichy ou les infortunes de la vertu – avait étonné par l’originalité de son point de vue, lequel est réaffirmé et illustré dans cette suite encore plus saisissante que le début. « Un même rejet de l’immoralité et de l’érotisme comme facteurs de dissolution du corps social, un même rejet vertueux des turpitudes du sexe, semblait opposer les deux camps que tout, par ailleurs, paraissait opposer de façon irrémédiable. » La République est restaurée, qui fut plus puritain que le PCF quand se trouvait aux commandes le couple pour dessus de cheminée en bronze, Maurice Thorez et Jeannette Vermeersch rejoints par le Travail, la Famille et la Patrie ? Tant est si bien que l’on refusa la demande d’adhésion de Roger Vailland, réputé libertin ; il l’était cependant moins qu’un Maréchal capitulard, ou que, selon la chronique, tel ancien locataire de l’Élysée aux débuts prometteurs sur les bords de l’Allier.

Mais avant de soulever la plaque d’égout ou de se reporter aux fresques des lupanars de Pompéi,il faut d’abord comprendre que l’humanité décrite par M.Buisson,preuves à l’appui,dévidées sans préjudice pour les rebondissements du récit, est cette humanité où chacun ne s’estimait aucun devoir à l’égard des autres. Où, si tout est sexe, chacun, persuadé de la singularité de son destin, ne croyant qu’à la réalité des rapports individuels, s’affranchissait de la moindre notion de morale. Il m’aime ; c’est réciproque ; on couche. À Neuilly comme à Nantes, la demoiselle des postes comme l’héritière de cette marque de champagne qui, disparue côté cour en compagnie d’un officier allemand, resurgira, côté jardin, après l’entracte, bras dessus, bras dessous avec un colonel du Kansas. Ou comme cette couturière pingre et mégalomane, que la postérité, aussi folle que l’époque, transforme maintenant en icône : n’a-t-elle pas, la “petite main”, par le biais d’un partenaire nazi, espéré de coudre une paix de compromis entre Londres et Berlin ? Au bout,on fut rattrapé par le collectif dont on espérait s’être écarté, l’égoïsme aidant et l’indifférence au malheur général.

À quel point pareille humanité répugne et blesse notre mémoire, doit-on le préciser ? Mais elle a existé, et il importait qu’elle fût un jour étudiée dans ses débordements, dans sa vérité éloignée des légendes compensatrices du désastre. Quitte, en apparence, à diminuer les qualités de l’érudit – sa valeur d’abeille butinant les fleurs du mal –,on se demande si M. Buisson ne publie pas le grand roman freudien de ce monde-là, jouant à plaisir et avec succès sur les deux tableaux.
Il fallait la rigueur du chartiste n’avançant rien sans produire un document pour admettre la véracité de tant de faits et personnages. Ne se discutant pas, elle n’en produit pas moins le même vertige que les embardées de l’imagination. À supposer qu’un romancier oublie que la sienne exige un tamisage, s’il veut être “cru” à tous les sens du terme.

À chercher, coûte que coûte, un équivalent en littérature,en raison de la nature du cheptel et de la fermeté d’un style où, sous le haut langage du sociologue percent souvent humour et sarcasme, on envisagera peut-être le prolongement majeur des Mémoires posthumes de Maurice Sachs, demijuif, complet voyou, trafiquant, esquisse de Jean Genet avant le couronnement, mort à Hambourg, sous les balles de ses employeurs vert-de-gris, qu’il avait trahis à leur tour.Quel prosateur pourtant,avec tout l’arbitraire que la grâce et le talent comportent dans le jeu à qui perd gagne… Rien de ce qui est raconté ici n’eût étonné l’ancien familier de Cocteau (le Sabbat, la Chasse à courre, Gallimard), et surtout pas le comportement d’une Piaf qui, sans feu ni lieu, chercha refuge, chaleur et société dans un “bobinard” de la rue de Villejust, participant au festin des clients, agents de la Gestapo française,hommes d’affaires, dramaturges, poètes et comédiens mêlés. À l’heure où ils sortaient, dans l’immeuble voisin, Paul Valéry se levait pour noircir ses cahiers, se livrer à la pure occupation de son esprit.

“Il est minuit dans le siècle”, observait alors l’écrivain Victor Serge, aussi antifasciste qu’antistalinien. Dans tous les tableaux que M.Buisson présente, règne cette clarté lunaire qui allonge l’ombre des statues en pointant d’un doigt accusateur, aggravant encore les difformités de leurs contours, lorsque ce sont les extravagances de la sculpture dans le jardin de Bomarzo, en Italie, décrit par Mandiargues, qui y traîna ses derniers pas de surréaliste.Une identique clarté attestant l’immuable neutralité du ciel s’observait dans les camps de concentration si, par un raffinement de torture, l’appel des détenus s’effectuait bien avant l’aube. Une Geneviève de Gaulle, une Germaine Tillion s’en souvenaient hier encore.À la fin, on a besoin de se répéter le nom de ces héroïnes pour être un peu consolé, par exemple dans le sentier où l’on croise une jeune mère de famille conduisant sa fille, une adolescente, à une caserne de la Wehrmacht, elle-même disposée à utiliser des serviettes. Et qui le fera !

1940-1945, Années érotiques, tome II, De la Grande Prostituée à la revanche des mâles, de Patrick Buisson, Albin Michel, 528 pages, 24 €

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Imad Eddin AL-HAMADANI
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