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Message  Imad Eddin AL-HAMADANI Mer 30 Déc - 8:51

La Pologne revit le drame de Katyn
Un film d’Andrzej Wajda ranime le souvenir du massacre d’officiers par les Soviétiques en 1940.

Par Maja Zoltowska
LIBERATION.FR QUOTIDIEN : mardi 18 septembre 2007
Varsovie de notre correspondante


Le cinéaste polonais Andrzej Wajda a présenté hier soir son dernier film Katyn, un hommage aux 22 500 officiers polonais - dont faisait partie son père - massacrés par la police secrète soviétique sur ordre de Staline en 1940. Il s’agit d’un des films les plus ­attendus par la Pologne où le mot «Katyn» fut ­banni par la propagande communiste pendant plus d’un demi-siècle. Présenté en grande pompe à l’Opéra de Varsovie, le film, qui sera dans les salles polonaises vendredi, constitue en soi un événement national . Andrzej Wajda et le ministère de la Culture ont choisi un jour symbolique pour sa présentation : le 17 septembre 1939, ­date où l’Armée rouge pénétrait dans l’est de la Pologne, déjà envahie à l’ouest le 1 er septembre par l’Allemagne. Une fois de plus, les deux grands voisins se partageaient le pays.

«Mensonge». Hier matin, le président polonais Lech Kaczynski s’est rendu en Russie pour se recueillir sur les tombes des officiers dans la forêt de Katyn, un petit village près de Smolensk où, en avril 1940, les officiers polonais furent exécutés, un par un, d’une balle dans la nuque par la NKVD. Pour cette première visite en Russie, il ne fera pas le déplacement jusqu’à Moscou et ne participera à aucune rencontre officielle. Ce séjour éclair, non dénué de considérations électoralistes, ne devrait pas améliorer les relations entre Varsovie et Moscou, tendues depuis l’arrivée au pouvoir, en 2005, du président conservateur qui ne cache pas sa méfiance envers la Russie.

Le même soir, aux côtés des proches de victimes, le président polonais a pu imaginer les scènes de leur mort. «Cela a vraiment dû se passer ainsi. J’ai cru ­assister à l’exécution de mon ­père», a reconnu la gorge serrée Krystyna Brydowska, fille de Feliks Miszczak, tué à 44 ans à Miednoïé, un autre lieu de massacre des officiers polonais.

Dix-huit ans se sont écoulés depuis la chute du communisme et aucun cinéaste n’avait encore osé adapter à l’écran cette tragédie nationale. «Ce film n’aurait pas pu voir le jour avant, ni dans la Pologne communiste ni en dehors de la Pologne, où il n’y avait pas d’intérêt pour le sujet», a déclaré le cinéaste lors d’une présentation à la presse. Wajda a, malgré la censure, mis en scène de nombreux épisodes de l’histoire de la Pologne du XX e siècle. Dans Kanal , il exaltait le drame de l’Insurrection de Varsovie, dans Cendre et Diamant , la résistance à l’instauration du communisme, dans l’Homme de marbre , les années staliniennes et dans l’Homme de fer la naissance de Solidarité, qui lui aura valu la Palme d’or à Cannes en 1981. Mais faire un film sur Katyn aurait été impossible à l’époque communiste où les Soviétiques étaient présentés uniquement comme des libérateurs : «Sur ce mensonge reposait toute la ­soumission de la Pologne à Moscou» , a déclaré le ­cinéaste.

Wajda, qui s’était promis de le réaliser depuis des années, considère ce film comme un devoir national et un devoir envers sa famille : «J’ai compris que je ne pouvais plus attendre, Katyn est sans doute un de mes derniers films sinon le dernier», a déclaré le cinéaste bientôt âgé de 82 ans.

Attente. Sur un scenario écrit d’après le roman Post mortem d’Andrzej Mularczyk, Katyn estdédicacé à ses parents car ce film est aussi l’histoire de sa famille. Son père, Jakub, capitaine au 72e régiment d’infanterie, fut parmi les officiers tués par les Soviétiques dans la forêt de Miednoïé, autre lieu de massacre, dont Katyn est devenu le nom symbolique. Les emprunts à l’histoire familiale sont nombreux. «Ma mère s’est bercée d’illusions jusqu’à sa mort, car le nom de mon père figurait avec un autre prénom sur la liste des officiers massacrés», raconte Wajda. Sa mère, Aniela, porte dans son film le nom d’Anna et Anna aussi espère et une erreur dans le prénom prolonge cet espoir. C’est justement à travers les femmes - les épouses des officiers, leurs mères, sœurs ou filles - et leur attente désespérée que Wajda raconte ­l’histoire de Katyn.
Les charniers ont été découverts par les troupes allemandes lors de leur avancée en territoire russe après la rupture du pacte germano-soviétique en 1941. Révélé par les nazis en 1943, le massacre de Katyn a ­toutefois été imputé par la ­propagande communiste aux troupes allemandes pendant plus de quarante ans .

Le film débute par une scène sur un pont. Deux vagues de civils se croisent : l’une vers l’est fuit la Wermacht, l’autre vers l’ouest l’Armée rouge. Nul ne sait lequel des deux agresseurs sera le moins cruel. Le film se termine par le massacre raconté dans les moindres détails sur un mode documentaire.

On devine le jeune Wajda dans le personnage d’un jeune résistant qui, à la fin de la guerre, vient à Cracovie pour étudier aux Beaux-Arts. Comme le père de Wajda, celui du jeune résistant est mort à Katyn mais il refuse, lui, de le renier dans son curriculum vitae comme beaucoup d’autres l’ont fait pour éviter les ennuis sous l’occupation soviétique. Le jeune homme meurt. «Un remords de conscience?», s’est interrogé un spectateur lors d’une avant-première : «Avec Katyn, vous laissez entendre que si vous n’aviez pas menti sur la mort de votre père, vous n’auriez pas pu étudier aux Beaux-Arts, à l’école de cinéma et que l’école polonaise du film n’aurait jamais vu le jour ?» Le cinéaste n’a eu d’autre réponse : «Je confesserai mes propres péchés devant un autre auditoire et ce sera certainement dans peu de temps.»Et de conclure : «Chacun militait à sa manière contre ce régime.»

Enquête. Car le film parle aussi du mensonge qui a entouré Katyn et des diverses attitudes face à ce massacre. En Pologne, pratiquement jusqu’à la chute du communisme au début des années 90, il était interdit de parler de cet événement. La ­censure rayait ce nom de tous les livres. Etre parent d’une victime de Katyn pouvait entraîner une ­interdiction d’étudier, et briser une carrière professionnelle.
Il faudra attendre avril 1990 pour que le dernier président soviétique Mikhaïl Gorbatchev reconnaisse la responsabilité de l’URSS en transmettant au président polonais d’alors, le général Jaruzelski, des copies des listes des victimes, promettant une enquête. Durant la Guerre froide, l’Occident s’est tu pour ne pas envenimer ses relations avec l’URSS. Le crime est resté impuni.

En 2004, après quatorze années d’enquête, le parquet militaire russe a classé le dossier de Katyn, refusant de qualifier ces exécutions de crime de guerre ou de crime contre l’Humanité. Selon le parquet, il s’agissait d’un crime de droit commun, donc déjà prescrit. La justice russe a aussi refusé de transmettre les documents en sa possession à la Pologne qui, de son côté, poursuit toujours sa propre enquête. Varsovie recherche encore les tombes et les listes des disparus. Des traces mènent à Bykovnia, près de Kiev. Les restes d’un officier polonais viennent d’y être identifiés. En attendant, les proches des victimes attendent que la Cour des droits de l’homme à Strasbourg se penche sur leur plainte déposée contre la Russie.

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Katyn ou la tragédie du mensonge

5 mars 1940. Staline décrète l'extermination de l'élite polonaise.

Eric Branca, Valeurs Actuelles le 26-03-2009


Un film poignant d’Andrzej Wajda ressuscite le destin de ces 22 000 polonais exécutés par le NKVD. Un crime que les Soviétiques imputèrent aux Allemands jusqu’en 1990 !

C’est comme s’ils étaient morts deux fois. Au printemps de 1940, quand le NKVD les a liquidés d’une balle dans la nuque ; et jusqu’en 1990, puisqu’il était interdit à leurs familles, qui savaient la vérité, de dire qui les avait assassinés. Une transgression punie de prison sous Staline puis par une persécution de chaque jour infligée aux descendants des victimes, de l’interdiction faite de suivre des études supérieures à la fermeture des emplois publics, sans compter la surveillance exercée par l’appareil policier.

Ce double drame, que Varsovie se bat pour ériger au rang de crime contre l’humanité, les Français le revivront, et, pour beaucoup, le découvriront, ce 1er avril au cinéma, avec un an et demi de retard par rapport à leurs voisins (3 millions de spectateurs en Pologne, autant en Allemagne, un début prometteur en Russie !) et, sans doute, une émotion proportionnelle au tabou auquel s’est attaqué Wajda. Moins la tragédie en elle-même que la manière dont les communistes se sont attachés à l’extirper de la mémoire polonaise, après être parvenus à en faire un “non-sujet” au procès de Nuremberg.

Le 17 septembre 1939, fuyant vers l’est, les débris de l’armée polonaise rescapés de l’offensive allemande commencée le 1er tombent aux mains de l’Armée rouge qui, conformément aux clauses secrètes du pacte germano-soviétique du 23 août, vient officiellement “au secours” des populations biélorusses et ukrainiennes de Pologne orientale. Le 29 septembre, au lendemain de la chute de Varsovie, le septième partage de la Pologne de l’Histoire est entériné : à l’Ouest, les Allemands instituent le “gouvernement général” ; à l’Est, les Soviétiques annexent purement et simplement les territoires entrés en leur possession.
À cette date, environ 250 000 soldats polonais, dont 15 000 officiers, sont prisonniers des Soviétiques. La moitié des simples soldats et des sous-officiers sont relâchés peu après, les autres étant “traités” par le NKVD.
Sur ces 125 000 hommes remis à la police politique de Staline, 42 000 seront libérés car originaires d’Ukraine ou de Biélorussie, et 43 000 autres, issus de Pologne occidentale, livrés aux Allemands. Les 40 000 restants seront déportés en Russie.

Parmi ceux-ci, les 15 000 officiers capturés lors de l’invasion soviétique, mais aussi plus de 6 000 policiers et fonctionnaires issus des “classes hostiles”, selon la terminologie du NKVD.

Les officiers, parmi lesquels de nombreux étudiants, incorporés systématiquement dans l’armée de réserve par le système de conscription polonais, sont déportés à Kozelsk et à Starobielsk ; les policiers, les gendarmes et les cadres du scoutisme (essentiels dans la formation de l’élite catholique polonaise d’avant-guerre) à Ostachkov, où les rejoindront de nombreux médecins, scientifiques, juristes et universitaires, mais aussi des prêtres.
Qu’en faire ? Staline ne tergiverse pas longtemps. Il distingue les Polonais “utiles”, séparés en deux camps – ceux qui sont prêts à collaborer avec le régime et ceux qui, à raison d’un million d’entre eux, seront déportés au goulag pour servir la machine de guerre soviétique –, et ceux qui, non seulement ne lui serviront pas, mais pourraient contribuer à la renaissance d’une Pologne indépendante.

Le 5 mars, il fait signer par le Politburo l’ordre d’exécution des “contrerévolutionnaires” préparé par Beria, le chef de sa police.
Entre le 3 avril et le 13 mai 1940, les prisonniers du camp de Kozelsk sont transportés dans la forêt de Katyn,non loin de Smolensk, ceux de Starobielsk dans les locaux du NKVD à Kharkov et ceux d’Ostachkov à Kalinine (Tver, aujourd’hui). La même opération se déroule simultanément en Ukraine et en Biélorussie pour 7 800 fonctionnaires polonais membres de divers réseaux de résistance, extraits de leurs prisons pour être exécutés. Soit plus de 22 000 personnes. La méthode qui préside au massacre est tristement traditionnelle chez les Soviétiques depuis les années 1920 : chaque prisonnier est amené, les mains liées dans le dos, au bord d’une vaste fosse commune fraîchement creusée par un bulldozer qui attend,moteur tournant. Puis, un homme du NKVD lui tire une balle dans le crâne. Pas besoin de coup de grâce : quand la fosse sera remplie, le bulldozer ensevelira les corps sous trois mètres de terre, puis nivellera le terrain. La routine de l’horreur.
Or, un an plus tard, le 22 juin 1941, Hitler rompt le pacte germano-soviétique et lance 160 divisions à l’assaut de l’URSS. Parcourant 100 kilomètres par jour jusqu’au 28 juin, les Allemands réussissent la plus grande percée mécanisée de l’histoire militaire : Smolensk tombe le 16 juillet, Kiev le 19 septembre, Odessa le 16 octobre. L’offensive ne s’arrêtera, en décembre, que devant Moscou.

C’est alors que, les exactions allemandes succédant à celles du NKVD, la Wehrmacht découvre, presque par hasard, les traces du passé récent, aubaine inespérée pour les équipes de la Propaganda Staffel qui, pour une fois, n’auront guère besoin de mentir ! Courant août, soit quelques semaines après la chute de Smolensk, un premier charnier d’une centaine de corps est découvert dans la forêt de Katyn. Les plaques d’identité, papiers et autres photos retrouvées sur les corps parlent d’eux-mêmes : il s’agit d’officiers polonais. Ce n’est qu’un début. À la fin 1942, sur la foi d’informations recueillies auprès de paysans russes, la Wehrmacht exhume plusieurs nouvelles fosses. Et en mars 1943, 4 500 corps sont déterrés d’un coup.

Le 13 avril 1943, Radio Berlin rend publique la nouvelle, aussitôt démentie par Moscou, qui impute évidemment aux Allemands la responsabilité du massacre. Exploitant leur découverte, les autorités du Reich forment une commission d’enquête internationale qui se rend sur place et reconstitue la liste complète des victimes, immédiatement communiquée aux familles.
Certes, les membres de la commission d’enquête appartiennent à des pays occupés par l’Allemagne (France, Danemark, Belgique, Pays-Bas) ou alliés du Reich (Italie, Finlande, Hongrie, Roumanie, Bulgarie). Mais des représentants de la Suède et de la Suisse, neutres, participent à la rédaction du livre blanc qui s’ensuit. Surtout, le général Sikorski, chef du gouvernement polonais en exil à Londres, qui connaît personnellement plusieurs des officiers exécutés par les Russes, donne quitus à ses conclusions. Mieux : il appuie la demande de Berlin de faire corroborer son enquête par l’envoi sur place d’une commission internationale de la Croix-Rouge (à laquelle participent, cette fois, des belligérants alliés, Américains et Britanniques, notamment). Celle-ci arrive bientôt aux mêmes conclusions que la commission réputée “proallemande”.
Fureur à Moscou. Taxant Sikorski de « collusion » avec les « hitléro-fascistes », Staline tire prétexte de sa position pour rompre ses relations diplomatiques avec le gouvernement polonais réfugié à Londres – lesquelles, de toute façon, étaient purement symboliques, l’URSS ayant depuis longtemps décidé de remplacer la République polonaise « bourgeoise » d’avant-guerre par une « démocratie populaire » à sa solde, une fois le IIIe Reich vaincu… Mais, le 4 juillet, l’avion de Sikorski s’écrase au décollage à Gibraltar. Pour les Polonais non communistes, aucun doute : il s’agit d’un sabotage, voire d’un assassinat maquillé, le pilote de l’appareil, un Tchèque dont on a perdu la trace, étant sorti indemne de l’accident.

De fait, Sikorski était devenu un gêneur. Pour les Russes, mais aussi pour les Anglo-Saxons qui, en pleines négociations avec les Soviétiques, avaient finalement refusé, quelques jours plus tôt, de reprendre à leur compte les conclusions de la Croix-Rouge.
Un an plus tard, l’URSS reprenait la main sur le dossier. Ayant reconquis la zone des charniers, l’Armée rouge procédait à une seconde exhumation des corps, et un nouveau rapport établissant « sans contestation possible » la responsabilité des Allemands était publié sous l’égide du Pr Nikolai Burdenko, de l’Académie des sciences médicales de Moscou… non sans que la forêt de Katyn soit érigée en zone militaire spéciale et interdite au public jusqu’en 1991, dernière année d’existence de l’Union soviétique !
Mais, au procès de Nuremberg, nouveau coup de théâtre. Le rapport Burdenko étant versé au dossier de l’accusation – donc au passif des Allemands –, l’un des procureurs soviétiques,Nikolai Zoria, émet des doutes inattendus sur sa « valeur probante ». Pour récuser du même mouvement le livre blanc allemand, lui-même joint à la procédure ? Le lendemain, on le retrouve mort dans son lit. Les Soviétiques parviendront cependant à faire récuser tous les témoins désireux de défendre la thèse de la Croix-Rouge. Mais pas à faire porter le chapeau aux Allemands, dont la barque, il est vrai, était déjà bien chargée.

Résultat : le nom de Katyn est absent des vingt-deux jugements constitutifs du verdict, comme s’il s’agissait d’un non-événement. Et pour cause : seuls les Allemands étant susceptibles d’être jugés à Nuremberg, les Soviétiques ne pouvaient, en raison même de leur statut de vainqueur, faire l’objet de la moindre procédure. Cela conduisait l’État communiste polonais à en profiter pour persécuter les familles d’officiers persistant à attribuer à Staline la responsabilité du massacre.

Il faudra attendre 1990 pour que Mikhaïl Gorbatchev, désireux d’assainir ses relations avec Varsovie, reconnaisse verbalement la responsabilité du NKVD dans l’éradication programmée des élites polonaises. Et 1992 pour que Boris Eltsine remette à Lech Walesa, alors président de la République de Pologne, une copie des archives du Politburo retraçant, en détail, le déroulement de ce meurtre de masse, dont aucun des responsables, contrairement aux crimes hitlériens, n’aura été jugé.
Imad Eddin AL-HAMADANI
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