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La guerre des âges obscurs (dark ages)

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Message  Imad Eddin AL-HAMADANI Mar 29 Déc - 6:23

Le trésor qui éclaire les âges obscurs

La découverte récente, dans le Staffordshire, de centaines d'objets et de fragments d'or et d'argent datés du VIIe siècle devrait permettre de mieux comprendre cette période de l'histoire dont il ne reste presque aucune trace.

L'engouement populaire est sans précédent. Plus de 10 000 personnes se sont précipitées dans le petit musée d'Art de Birmingham - qui n'avait jamais connu pareille affluence ! - pour tenter d'apercevoir quelques pièces du fabuleux trésor qui y a été exposé au public jusqu'en octobre dernier. Pommeaux d'or et d'argent, gardes d'épées cloisonnées incrustées de grenat, boucles de ceinture, cimiers et autres éléments de casques ouvragés... Ces kilos d'or et d'argent, constitués d'un nombre extravagant d'éléments (1345 objets et fragments), constituent l'un des trésors les plus exceptionnels mis au jour outre-Manche.

L'histoire insolite de sa découverte a largement contribué à susciter la curiosité car c'est à un chômeur de 55 ans, équipé d'une simple « poêle à frire » (un détecteur de métaux), que les Britanniques doivent l'exhumation de ces merveilles dans un champ du comté de Stafford, près de Lichfield, au centre de l'Angleterre. Depuis l'annonce officielle de cette découverte en septembre, la Grande-Bretagne ne parle plus que de ce trésor d'orfèvrerie daté du VIIe siècle, selon une estimation établie sur la base de critères stylistiques, ou du million de livres sterling que devraient se partager son découvreur et le propriétaire du terrain !

Mais si les Britanniques fantasment autant sur ce butin, c'est aussi parce qu'il renvoie à des années très particulières de l'histoire de leur île, la période 400-600, véritable trou noir sur lequel les manuels d'histoire restent quasi muets. Baptisée « Dark Age », « Ages obscurs », cette période correspond aux grandes invasions de la fin du monde antique. Une période troublée chère à John Ronald Ruel Tolkien (1892-1973), philologue et professeur de littérature anglaise, qui en fit sa source d'inspiration principale pour la célèbre trilogie du Seigneur des anneaux (*). « Presque aucun document situé entre la fin du IVe et le début du VIIe siècle ne nous est parvenu concernant l'histoire de cette région », reconnaît l'historien Alban Gautier, maître de conférences à l'université du Littoral-Côte d'Opale, un des rares spécialistes français de cette époque mouvementée.

La période n'est connue que par de rares chroniques, dont la principale, l'Histoire ecclésiastique du peuple anglais, est due à Bède le Vénérable, un moine né en 672 en Northumbrie, l'un des royaumes du nord de la Grande-Bretagne. Autre témoignage écrit : Beowulf, poème épique en 3000 vers, chef d'oeuvre de la littérature anglo-saxonne daté du VIIIe siècle. Dans un univers de compétition violente, ces siècles virent s'affronter une vingtaine de royaumes et autant de souverains. De cette foire d'empoigne émergent au début du IXe siècle, deux vainqueurs : le royaume de Wessex et celui de Mercie, l'une des plus puissantes principautés anglo-saxonnes de la Grande-Bretagne. C'est au coeur de ce territoire qu'a été exhumé le formidable trésor. La clé se trouve-t-elle dans les récits épiques ? « Beowulf fait des références très claires à des rois généreux dispensateurs de trésors. Plusieurs descriptions d'objets et de décors évoqués dans ces textes renvoient d'ailleurs à des motifs ornementaux semblables à ceux du trésor du Staffordshire, ajoute le médiéviste. C'est du reste parce qu'ils avaient coutume d'offrir aux hommes vaillants des épées incrustées ou des «rings» (anneaux : bagues, bracelets, colliers ou torques en or) que ces rois prodigues ont été désignés comme les seigneurs des Anneaux. » Un titre devenu culte.

Toutefois, la question principale demeure : à qui appartenaient les éléments d'épées et de parures exhumés près de Lichfield ? Indices déterminants : contrairement à d'autres trésors, notamment celui de Sutton Hoo découvert dans un bateau funéraire (lire l'encadré p. 12), les pièces du Staffordshire ont été retrouvées en pleine terre. Aucun objet féminin ni aucune monnaie n'y figurent. S'agit-il du butin d'un pillage enseveli à la va-vite dans l'espoir d'être récupéré ensuite ? D'éléments provenant d'armes du grand Penda lui-même, le légendaire souverain de Mercie, mort en 655 ? Sommes-nous devant des trophées arrachés à des guerriers, selon la coutume mentionnée dans le poème de Beowulf ?

« Après la bataille, et avant d'être massacrés, les grands personnages vaincus étaient dépouillés de leurs armes et joyaux », précise Alban Gautier. L'aspect « arraché » de certains des objets peut plaider en ce sens, comme s'ils avaient été sauvagement récupérés. Une inscription latine, issue du Livre des nombres de l'Ancien Testament (Pentateuque), a été retrouvée ciselée sur un long ruban d'or : « Lève-toi, Seigneur, et que tes ennemis soient dispersés ! Que ceux qui te haïssent fuient devant ta face ! » Suggère-t-elle que les ennemis ainsi dépouillés étaient des chrétiens, comme le laisse penser également la présence de crosses d'évêques ou d'abbés ? A une époque où le christianisme se répandait en Angleterre, le roi Penda était l'un des plus grands défenseurs du paganisme. Des décennies durant, il s'opposa violemment à la propagation de cette foi. « Le royaume de Mercie ne sera christianisé qu'en 655 », rappelle Alban Gautier.

Pourrait-il alors s'agir d'offrandes faites à des divinités païennes ? Autant d'hypothèses qui n'excluent pas celle d'un possible « trésor » prêt au réemploi. « En ces temps-là, les princes faisaient souvent appel à des orfèvres qualifiés, lesquels composaient une sorte «d'aristocratie de l'artisanat» itinérante. Forts renommés, ils se voyaient confier des objets de grande valeur pour les transformer », explique Alban Gautier. Un poème mythologique rédigé en vieil anglais relate de tels faits. Emprisonné par un monarque qui voulait le contraindre à travailler pour lui, le forgeron Weland s'évada grâce aux ailes d'or qu'il avait fabriquées à partir d'un trésor royal. Face à un danger quelconque, un tel artisan aurait-il pu chercher à enterrer dans l'urgence des objets en sa possession ? « Nous ne sommes qu'au début des interrogations. Les questions soulevées par le trésor du Staffordshire bouleverseront probablement en profondeur ce que l'on connaissait de la période des Ages obscurs », confie Alban Gautier. Devenu propriété de la Couronne, le trésor devrait prochainement rejoindre le British Museum afin d'y être expertisé.

(*) Le Seigneur des anneaux, traduction française Pocket, 3 volumes.


Pour en savoir plus

Histoire des îles britanniques, Stéphane Lebecq, PUF, 2007.
Le Festin dans l'Angleterre anglo-saxonne, Ve-XIe siècles, Alban Gautier, Presses universitaires de Rennes, 2006.

@ Site officiel du trésor du Staffordshire (en anglais) : www.staffordshirehoard.org.uk



Une pratique interdite en France

Si le trésor britannique a pu être retrouvé grâce à un détecteur de métaux, en France une telle pratique est interdite : « Nul ne peut utiliser du matériel permettant la détection d'objets métalliques, à l'effet de recherches de monuments et d'objets pouvant intéresser la préhistoire, l'histoire, l'art ou l'archéologie, sans avoir, au préalable, obtenu une autorisation administrative délivrée en fonction de la qualification du demandeur ainsi que de la nature et des modalités de la recherche », stipule le code du patrimoine. Les Britanniques, eux, ont instauré un tout autre système dit des Portable Antiquities, qui permet depuis 1996 d'associer les chercheurs amateurs aux découvertes. En dix ans, cette coopération a totalement transformé la vision que l'Angleterre avait de son passé. « Après avoir longtemps refusé de rencontrer ceux qui utilisaient des détecteurs de métaux, nous avons compris que c'était une erreur et avons décidé de coopérer avec eux », nous avait confié, il y a quelque temps, Neil MacGregor, le directeur du British Museum (lire S. et A. n° 708, février 2006). Ainsi, outre-Manche, chaque musée possède un « Find Liaison officer », responsable de ces questions. Si une personne découvre un bien patrimonial, elle est d'abord récompensée - ce qui incite à déclarer les découvertes. L'objet est ensuite présenté au musée local avant d'être envoyé au British Museum lorsqu'il est d'importance. L'essentiel est que son origine soit connue. En France, en cas de découverte fortuite, l'inventeur (celui qui fait la découverte) et le propriétaire des lieux sont tenus de faire une déclaration immédiate au maire de la commune, qui doit ensuite la transmettre sans délai au préfet. Après leur étude scientifique, l'Etat peut revendiquer ces trouvailles moyennant une indemnité. Montant qui est là aussi réparti entre l'inventeur et le propriétaire du terrain. L'acquisition d'objets en violation de ces dispositions est sanctionnée par des peines pouvant aller jusqu'à deux ans d'emprisonnement.


« Sutton Hoo » et les autres trésors des temps barbares

ces « Ages obscurs », le sol de GrandeBretagne a déjà livré un vaste ensemble de trésors. Parmi les plus précieux, la vaisselle romaine en argent de Mildenhall, dans le Suffolk, découverte en 1942 ; le trésor de Hoxne, dans l'est de l'Angleterre, composé de milliers de monnaies, bijoux et pièces d'argenterie, mis au jour en 1992 et les vaisselles d'argent de Taprain Law, au sud de l'Ecosse, exhumées en 1919. Mais c'est surtout la profusion des richesses trouvées sur le site de Sutton Hoo, en 1939, et aujourd'hui exposées au British Museum, qui a longtemps suscité la plus grande admiration. Découvert près de Woodbridge (Suffolk) dans une tombe-navire, ce trésor, daté du début du VIIe siècle, est constitué d'un admirable casque de fer orné d'or et d'argent, de cornes à boire, de monnaies d'or mérovingiennes, d'un bouclier, d'une cotte de mailles, de lances, de haches, d'un grand plat d'argent d'origine byzantine et de nombreux autres objets. Certains historiens ont émis l'hypothèse qu'il pourrait s'agir de la tombe du roi Raedwald, mort en 625.




Bernadette Arnaud
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