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Charles 1er, le dernier empereur d'Autriche-Hongrie

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Charles 1er, le dernier empereur d'Autriche-Hongrie Empty Charles 1er, le dernier empereur d'Autriche-Hongrie

Message  Imad Eddin AL-HAMADANI Mar 29 Déc - 6:41

1916-1918. La lente agonie du dernier des souverains d'Autriche.

Claude JAcquemart, Valeurs Actuelles le 10-09-2009


La tragédie de ce dernier empereur européen fut d’avoir été voué à régner en temps de guerre, quand il était manifestement fait pour gouverner en temps de paix…

Sa courte vie fut marquée par les contradictions. Charles Ier, dernier empereur d’Autriche et dernier roi de Hongrie,mû par une foi chrétienne ardente et par un sens aigu de son devoir, voulait sincèrement la paix en Europe et le bonheur de ses sujets. Il accéda au trône sans l’avoir souhaité, à la tête d’un empire engagé, au côté du Reich allemand, dans la pire des guerres que le monde eût connue jusqu’alors.

Il voulait dépoussiérer le vieil empire des Habsbourg afin de répondre aux aspirations de ses peuples – Allemands, Magyars, Slaves, Italiens et autres. Il fut balayé en 1918 par les révolutions nationales surgies à la faveur de la défaite militaire des empires centraux.Et s’il échappa au sort funeste de Nicolas II, le dernier souverain russe, ce fut pour terminer sa vie, comme Napoléon à Sainte-Hélène, en exil à Madère.

« Jésus » : tel fut son dernier mot d’agonisant, le 1er avril 1922 ; il avait 34 ans. Au pouvoir, il se considérait comme le champion de la chrétienté en Europe et le défenseur intransigeant de l’Église catholique. Celle-ci l’admit en 2004, quatre-vingt-deux ans après sa mort, au sein des bienheureux. « Il était un chrétien, un mari, un père et un monarque exemplaires », souligna Jean-Paul II.

Le dernier en date des biographes de Charles Ier, Jean Sévillia, pourtant très favorable au dernier empereur d’Autriche, n’en dissimule pas les fautes. Son règne, observe-t-il, fut marqué par « une suite impressionnante de déboires et d’insuccès ».Mais, selon lui, les événements, non la personnalité du monarque, furent à l’origine de ces mécomptes : « Le drame du souverain, sa tragédie personnelle, au fond, c’est d’avoir été voué à régner en temps de guerre, quand il était manifestement fait pour gouverner en temps de paix. » Quant à sa vie privée, elle fut sans tache.

Une tragédie lui valut d’accéder au trône. À sa naissance, le 17 août 1887, son grand-oncle, François-Joseph Ier, règne depuis trente-neuf ans. Il semble indestructible et incarne jusqu’à la caricature les vertus de ces Habsbourg qui, depuis l’ancêtre Rodolphe, fondateur de la dynastie au XIIIe siècle, ont édifié un empire demeurant, six siècles plus tard, le deuxième en superficie du continent européen et comptant 51 millions d’habitants. Et c’est le fils de François- Joseph, l’archiduc François- Ferdinand, qui un jour lui succédera.

Or, le 28 juin 1914, François- Ferdinand et son épouse sont assassinés à Sarajevo, la capitale de la Bosnie-Herzégovine, alors partie intégrante de l’empire, par un nationaliste serbe. Cette tragédie vient s’ajouter à celles qui ont déjà frappé le vieil empereur. Tragédies intimes, avec l’exécution de son frère Maximilien,éphémère empereur du Mexique, le suicide de son fils aîné, le prince héritier Rodolphe, à Mayerling, l’assassinat de sa propre épouse, née Élisabeth de Wittelsbach, la célèbre et fantasque Sissi. Tragédie politique, avec l’humiliante défaite de Sadowa consacrant la prééminence de la Prusse en Allemagne.

L’assassinat de son oncle institue Charles en héritier du trône. Or, tout va se précipiter : le 28 juillet 1914, l’Autriche déclare la guerre à la Serbie. Pour soutenir celle-ci, la Russie mobilise. La Grande-Bretagne et la France sont alliées de la Russie depuis 1907, l’Autriche et l’Allemagne sont alliées depuis 1879. Par ce jeu des alliances, l’expédition punitive contre Belgrade va se transformer en guerre mondiale.

François-Joseph aborde le conflit avec pessimisme.Le 17 août 1914,une victoire sur les Russes lui vaut les félicitations de l’archiduchesse Zita, née Bourbon-Parme. Réponse du vieux monarque : « Oui, cela commence toujours ainsi. Et puis cela ira de plus en plus mal. Et, cette fois, ce sera pire. On dira de moi : “Il est vieux, il ne maîtrise plus la situation.” Alors éclateront des révolutions, et ce sera la fin. »

Quoi qu’il en soit, le prince Charles accomplit son devoir. Sa naissance lui vaut d’être nommé général d’armée et grand amiral le 1er novembre 1916 ; il a 29 ans ! Ces titres ne l’empêchent pas d’épargner le sang des hommes, en mesurant les menaces que le conflit fait peser, à terme, sur l’avenir de l’Empire. En ce sens, il partage les vues de son grandoncle qui, dès 1916, cherche le moyen de mettre fin à l’hécatombe. Le 9 octobre, Charles représente l’empereur à un sommet qui réunit l e Kaiser Guillaume II et les chefs du grand état-major allemand, Hindenburg et Ludendorff. Les Autrichiens voudraient trouver une issue avec les puissances de la Triple-Entente ; ils se heurtent à l’intransigeance des Allemands.

François-Joseph aurait-il pu conclure une paix séparée ? Il n’en aura pas le temps ; il meurt le 21 novembre 1916. Voici donc le jeune Charles empereur d’Autriche et roi de Hongrie. Comme son oncle, il est convaincu que les empires centraux ne peuvent plus gagner la guerre. Au début de 1917, alors que les Allemands se lancent dans la guerre sous-marine à outrance (une décision qui précipitera l’entrée des États-Unis dans le conflit), il charge ses deux beauxfrères, les princes Sixte et Xavier de Bourbon-Parme, d’engager des négociations secrètes avec l’Entente.
Quelles seraient les conditions de paix ? Le président de la République française,Raymond Poincaré,énumère les principales, le 5 mars 1917, au prince Sixte, reçu discrètement à l’Élysée : restitution de l’Alsace et de la Lorraine à la France, rétablissement de la Belgique dont la neutralité a été violée par l’Allemagne en 1914, restauration de la Serbie. Des conditions que Charles serait prêt à accepter, en appuyant auprès de son allié allemand la revendication de la France sur l’Alsace et la Lorraine.
Encore faudrait-il convaincre le Kaiser de traiter à ce prix, ce qui semble rien moins qu’évident. Du côté de l’Entente, la Grande-Bretagne et la France sont liées à l’Italie qui, entrée tardivement en guerre à leurs côtés, se montre intransigeante quant aux promesses du traité de Londres concernant la restitution de l’Italie du Nord.

L’empereur Charles ne renonce pas pour autant, en sollicitant la médiation du pape Benoît XV. Il écrit à son ministre des Affaires étrangères, le comte Czernin, le 14 mai 1917 :«Une victoire éclatante de l’Allemagne serait notre ruine. Une paix à l’amiable, sur la base du statu quo, serait ce qu’il y a de mieux. » Le 20 août, alors que la tentative des princes de Bourbon- Parme a pourtant échoué, il propose au Kronprinz la Galicie en échange de la restitution de l’Alsace et de la Lorraine à la France. Des conversations secrètes se poursuivront jusqu’en octobre 1918 avec la France à l’initiative, d’ailleurs, de l’état-major français. En outre, Charles est fondé à croire que le président des États-Unis, Thomas Wilson, même s’il a déclaré la guerre à l’Autriche-Hongrie le 7 décembre 1917, ne songe pas à détruire l’empire des Habsbourg.

Ni la médiation papale, ni les conversations avec l’état-major français n’aboutiront. Quant àWilson, sa volonté d’ingérence dans la réorganisation du continent européen, fondée sur l’affirmation du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, le conduira à durcir jusqu’à l’intransigeance sa position à l’égard de Vienne.

Une passe d’armes entre le gouvernement autrichien et le nouveau chef du gouvernement français, Georges Clemenceau, va compliquer à souhait une situation déjà périlleuse. Le 2 avril 1918, Czernin affirme publiquement que Clemenceau lui a fait des ouvertures de paix. Or celui-ci est devenu le symbole de la lutte à outrance et s’emploie, en France même, à traquer les pacifistes. La violation des usages diplomatiques par le ministre autrichien fait bondir le Tigre, qui réplique en révélant que l’empereur Charles a lui-même admis par écrit, en mars 1917, la légitimité des revendications françaises sur l’Alsace et la Lorraine.

Mai 1918 : les bellicistes allemands préparent un “Anschluss avant l’heure”

Compromis aux yeux de l’Allemagne, avec des conséquences peut-être fatales pour sa personne,Czernin finira par obtenir de l’empereur une lettre revenant à qualifier Clemenceau de menteur, après avoir menacé son souverain d’une invasion allemande aboutissant au renversement de la dynastie, lui-même se voyant promu au poste de chancelier.
Dans un tel climat, toute négociation est devenue illusoire. Charles se voit même contraint de renforcer son alliance avec l’Allemagne : une convention, signée le 12 mai 1918, place de fait l’armée autrichienne sous commandement allemand. En outre, un projet d’union politique, économique et douanière revient à organiorganiser, écrit Sévillia, « l’Anschluss avant l’heure », cet Anschluss que Hitler réalisera vingt ans plus tard.

Pour Charles Ier, commence alors une longue agonie politique. En octobre 1918 (l’armistice avec l’Entente sera signé le 3 novembre), un manifeste impérial, réaffirmant des convictions anciennes, proclame la transformation de l’Autriche en un « État fédéral », précisant : « Le libre droit d’autodétermination servira de fondement au nouvel empire. » Mais les événements vont conduire à l’éclatement de la mosaïque des Habsbourg. À côté de nouvelles nations comme la Tchécoslovaquie ou la future Yougoslavie, l’Autriche sera érigée en une république où l’empereur, qui a refusé d’abdiquer, devra abandonner tous ses pouvoirs avant d’être contraint à l’exil.

En novembre 1918, la Hongrie devient elle aussi une république dont s’empare pendant quelques mois le communiste Béla Kun.Puis la réaction porte au pouvoir, en novembre 1919, l’amiral Miklós Horthy. Il avait promis à Charles de lui rendre son trône à Vienne comme à Budapest. En mars 1921, le roi, arrivant de Suisse où il a trouvé refuge, vient dans la capitale hongroise pour lui rappeler sa promesse. Horthy fait la sourde oreille. Nouvelle tentative en octobre 1921, cette fois avec une petite troupe en armes. Finalement, le monarque déchu déclarera forfait, pour ne pas déclencher une guerre civile.

Pour le dernier empereur d’Autriche, cette fois, tout est fini.
La maladie l’emporte en exil à Madère. Son épouse, l’impératrice Zita, lui survivra soixante-sept ans. Son fils aîné, Otto, né en 1912, sera l’ardent promoteur d’une union européenne cimentée par le christianisme et une personnalité marquante du Parlement de Strasbourg.

Le Dernier Empereur – Charles d’Autriche 1887-1922, de Jean Sévillia, Perrin, 360 pages, 21,80 €.

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Imad Eddin AL-HAMADANI
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