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Moscou 1941, La bataille des dictateurs

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Message  Imad Eddin AL-HAMADANI Mar 29 Déc - 7:24

Citation de Valeurs Actuelles du 04/09/08

Front de l'Est. Sept millions d'hommes s'affrontent aux portes de la capitale en plein hiver

Frédéric Valloire, le 04-09-2008

Hitler a probablement perdu la guerre dès la fin de 1941, lorsque ses armées échouèrent à s’emparer de Moscou, qui fut sauvé, presque malgré Staline, pour un coût humain inouï.

Du 30 septembre 1941 au 20 avril 1942 se déroule sur la périphérie nord, sud et ouest de Moscou, la plus gigantesque bataille de la Seconde Guerre mondiale : environ sept millions d’hommes s’affrontèrent. Deux millions et demi furent tués, faits prisonniers, portés disparus ou blessés très grièvement,soit 1 896 500 hommes du côté soviétique, 615 000 du côté allemand.

Mais contrairement à la bataille de Stalingrad, celle-ci est rarement étudiée et racontée. Aussi, malgré ses imperfections, c’est avec un intérêt soutenu que se lit l’ouvrage d’Andrew Nagorski. Cet ancien correspondant de Newsweek à Moscou,directeur des politiques publiques au EastWest Institute de New York, connaît les lieux des combats, utilise des documents inexploités et a multiplié les entretiens avec des survivants.
La bataille commence le 22 juin 1941 à 3 h 30 du matin avec le déclenchement de l’opération Barbarossa.Hitler envahit l’URSS ; le pacte germanosoviétique du 23 août 1939 vole en éclats. La veille, Beria, le chef du NKVD, la police politique, écrit à Staline qu’il « garde bien en mémoire [sa] sage prévision : Hitler ne nous attaquera pas en 1941. » Et, pour marquer sa certitude, Staline donne l’ordre de «ne réagir à aucune action provocatrice ». In extremis, il accepte de mettre en alerte le dispositif militaire des zones frontalières.
Mal équipées (parfois un fusil pour dix combattants), mal commandées par des fidèles du Parti sans compétence militaire (près de 40 000 officiers sur 80 000 ont disparu lors des purges de 1937 et de 1938), peu motivées et surprises, les troupes russes se débandent ou se rendent. En un mois, les Allemands avancent de 720 kilomètres. Divisés en trois groupes d’armées – Nord, Centre, Sud – ils visent respectivement Leningrad, Minsk puis Moscou, Kiev et l’Ukraine. Le groupe Centre du maréchal von Bock est le plus puissant et le mieux équipé.
À Moscou, le citoyen moyen n’a aucune idée de cette débâcle. Le 22 juin, il écoute Molotov qui annonce : «L’ennemi sera écrasé. La victoire est à nous ! » Staline, lui, se tait. L’ampleur du désastre le déprime. Le 28 juin, les Allemands atteignent Minsk ; Staline se retire dans sa datcha. Il y reste deux jours. Lorsqu’on vient le chercher, il croit que c’est pour l’arrêter.

Pourtant, des mesures ont été prises. Le 23 juin, le 1er bataillon communiste spécial de Moscou est mis sur pied pour monter au front, arrêter les fuyards, restaurer la discipline. Avec carte blanche pour des exécutions sommaires. Comme si Staline devait lutter sur deux fronts : les ennemis extérieurs et les « traîtres et les ennemis de l’intérieur ». Il est vrai que souventles Allemands sont accueillis en libérateurs… Le 24 juin, un Comité d’évacuation est chargé de transférer des usines entières vers les régions orientales de l’URSS. Selon un texte du 28 juin, un soldat soviétique prisonnier est désormais considéré comme « traître ayant fui à l’étranger » et doit être fusillé s’il regagne ses lignes. «Tout prisonnier est automatiquement exclu de la communauté russe », affirme Staline. Suit une directive qui interdit de battre en retraite sous peine de mort. Le 30 juin, un Comité d’État à la défense (GKO) doté de pouvoirs absolus est formé sous la conduite de Staline.
Enfin, le 3 juillet, Staline s’adresse à ses compatriotes. Il leur parle, c’est inhabituel, de frères, de soeurs, d’amis, tous engagés dans un combat commun. Il demande que rien ne soit laissé à l’ennemi : ce qui ne peut être emporté doit être détruit. Le même jour, en secret, la momie de Lénine exposée dans le mausolée de la place Rouge est envoyée à Tioumen, à 1 600 kilomètres à l’est de Moscou. Le dictateur a conscience que Moscou, le centre nerveux de l’URSS, peut tomber.
Effectivement, les panzers de Guderian avancent, encerclent Smolensk le 16 juillet. Le 21, des bombardiers allemands attaquent la capitale soviétique.Mais alors que les soldats de Guderian plantent des panneaux « vers Moscou », les ordres du Führer les envoient au sud-ouest. À la fin août, Guderian rencontre Hitler qui confirme : Kiev et non Moscou. Le Führer rêve de grain ukrainien, de charbon du Donetz et de pétrole caucasien. Prendre Moscou n’est plus d’actualité. “Schneller Heinz”, “Heinz le Rapide”, le surnom de Guderian, est abasourdi, mais il obéit et marche sur Kiev.

Ce n’est que le 16 septembre que Hitler annonce l’opération Typhon. Objectif : être à Moscou avant l’hiver. Une décision qu’attendent tous ses généraux. Qui vient trop tard, pensent certains. En même temps, il ordonne d’instaurer une politique de terreur à l’égard des populations vaincues. Ses généraux s’y opposent ; ils pensent qu’entre deux terreurs, les populations préféreront la terreur nationale. Le 30 septembre, Typhon débute. Guderian constate qu’à chaque engagement, à Vyazma, à Orel à 130 kilomètres de Moscou, il paie pour vaincre un coût humain de plus en plus élevé : « Les Russes apprennent à se battre », note-t il dans son journal. Ils le font avec le soutien des nouveaux chars T34, supérieurs aux chars allemands, et avec des “unités de blocage” dans leur dos. Installées derrière les troupes, elles abattent les hommes qui reculent, ne serait-ce que pour des raisons tactiques. À la date du 10 octobre, 10 201 soldats soviétiques ont été fusillés depuis l’invasion allemande, 25 878 mis en prison et 632 486 versés dans des bataillons disciplinaires. Il est vrai que la situation est dramatique : en quinze jours, les panzers ont fait un bond de 250 kilomètres.
Le 7 octobre, Staline confie la défense de Moscou à Joukov en lui disant : « Si Moscou tombe, ta tête tombera aussi. » Soldat depuis 1915, Joukov ne boit pas et a échappé aux purges. Son plan ? Obéir aux ordres, même suicidaires, et tenir.Plus question de cacher la vérité aux Moscovites qui subissent les raids de la Luftwaffe. Le 13, Staline fait évacuer les principaux responsables civils et militaires vers Kouïbychev, sur la Volga. La nuit suivante, un communiqué annonce que la situation sur le front empire : les lignes de défense ont été enfoncées. Joukov compte ses forces : 90 000 hommes. Plus ces femmes qui creusent d’immenses fossés antichars.

La première neige tombe sur Moscou le 16 octobre. Cinq jours de tempête qui n’émeuvent guère les habitants. Deux millions quittent la ville entre septembre 1941 et janvier 1942 à l’approche des Allemands. La capitale est en proie à la panique : les trains sont pris d’assaut, le métro ne circule plus, on abandonne tout, on pille les magasins, on brûle les papiers, en particulier dans les locaux du NKVD,on jette avec une certaine euphorie les portraits de Lénine et de Staline.Certains attendent les Allemands avec des samovars et ont peint des croix gammées. Mikhaïl Makiarsy, un haut responsable du NKVD chargé d’organiser l’action clandestine si les Allemands occupent la ville, reconnaît que 98 % des Moscovites pensent que Hitler va conquérir Moscou.Le 17 au matin, les Allemands ne sont pas arrivés.
Les puissances étrangères suivent, elles aussi, cette bataille. Face à Staline qui réclame l’ouverture d’un deuxième front à l’Ouest, la reconnaissance des acquis territoriaux du traité germano- soviétique de 1939 et du matériel, Britanniques et Américains adoptent une position commune : le 28 septembre un plan d’aide à la Russie est fixé. Alliés des Allemands, les Japonais hésitent : neutralité ou engagement dans le Pacifique ? Le choix de cette seconde option est confirmé au Kremlin par son espion à Tokyo, Richard Sorge. Ses renseignements permettent à Staline de transférer sur le front occidental 400 000 hommes, dont la moitié va à la défense de Moscou. Des troupes fraîches, équipées pour l’hiver.
Après la pluie et la boue, la neige et le froid font leur apparition sur le front. Depuis septembre, Guderian réclame les équipements d’hiver. « Surperflu ! Moscou sera prise avant l’hiver », lui répond-on. Or les combats du mois d’octobre,meurtriers, ne sont pas décisifs. Si certaines unités allemandes arrivent à moins de soixante-cinq kilomètres de Moscou, Guderian note, au 6novembre : « La chance de frapper un coup définitif s’éloigne de plus en plus. » Et le 12 : « L’armée blindée n’est plus en mesure d’exécuter les ordres qui sont donnés. » Des deux camps, ce sont les Allemands qui souffrent le plus du froid qui avoisine – 30 °C. Un lieutenant russe garde en tête cette vision : des prisonniers allemands debout, en tenue d’été, tête nue ; de temps en temps l’un d’entre eux s’écroule,mort de froid.
Du côté soviétique, Staline est convaincu que le pire est passé. Pour galvaniser les siens, le 7 novembre, il célèbre le vingt-quatrième anniversaire de la révolution par une parade militaire à laquelle il assiste, démentant ainsi la rumeur d’avoir abandonné la capitale. Le discours qu’il prononce à cette occasion est patriotique plus qu’idéologique. Il y insiste sur la solitude des Russes qui se battent seuls contre un envahisseur qui connaîtra le sort des armées napoléoniennes, il convoque les grands ancêtres sans distinguer entre ancien et nouveau régime.En évoquant Nevski et Koutouzov, le dictateur voit juste.Un vieux général tsariste dira à Guderian : « Nous combattons pour la Russie, et pour cette cause, nous sommes tous unis. »
Au début de décembre, renforcés par les troupes arrivées de Sibérie, les Russes arrêtent les Allemands,qui,malgré des conditions épouvantables, avaient progressé.

Le 6 décembre 1941, la grande contre-offensive de Staline commence. Joukov y est opposé.Aucun objectif ne sera atteint tant les troupes sont éprouvées, mais l’étau autour de Moscou est desserré. Le 8 décembre, Hitler suspend les opérations offensives et interdit tout repli, même limité, cela contre l’avis de ses généraux. Or les lignes allemandes sont tendues à l’excès, les hommes épuisés et mal ravitaillés. Malgré tout, ils ne reculent pas. « L’ennemi, la taille du pays et la rigueur du climat ont été sous-estimés, et nous en souffrons maintenant », écrit Guderian à sa femme. Le 20 décembre, convoqué au QG d’Hitler, il est limogé. Une trentaine de généraux connaissent le même sort. Et les trois maréchaux qui commandaient les trois groupes d’armées au mois de juin ont été remplacés.
« L’armée allemande ne devait jamais se remettre complètement de cette défaite », note dans ses Mémoires Fabian von Schlabrendorff, un officier allemand qui participa à différents complots contre Hitler, dont celui du 20 juillet 1944.

Le 20 avril 1942, la bataille de Moscou s’achève. Entre-temps, le Japon et les États-Unis sont entrés en guerre.Après 1945, Staline confiera au diplomate et homme politique américain Averell Harriman que si les Allemands avaient concentré leurs forces sur Moscou, ils auraient pris la ville. Dans ce cas, ajouta- t-il, il lui aurait été très difficile d’engager une opération de grande envergure. Il fut donc sauvé par l’indécision de l’autre dictateur durant les mois d’août et de septembre.

La Bataille de Moscou, d’Andrew Nagorski, De Fallois, 360 pages, 24 euros.
Imad Eddin AL-HAMADANI
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