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L'Amerique et les savants nazis

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Message  Imad Eddin AL-HAMADANI Mar 29 Déc - 8:20

Voici l'histoire de la prison où les americains "recyclaient" les savants nazis
source : l'express


LEXPRESS.fr du 17/01/2007
Cette prison où l'Amérique recyclait des savants nazis Philippe Coste
A partir de 1942, dans un camp près de Washington, des militaires américains ont interrogé des centaines d'officiers mais surtout des scientifiques allemands. Objectif: connaître les avancées technologiques du Reich. Pour L'Express, d'anciennes recrues de Fort Hunt racontent une histoire restée, pendant soixante ans, ultra secrète.

Au temps où ils vivaient près de Washington, Frederick Michel et son épouse Lucille sont souvent revenus se balader du côté de Fort Hunt, un parc situé à 18 kilomètres au sud de la capitale. Ils étaient alors les seuls promeneurs à connaître le passé de cette aire de pique-nique, le long du Potomac. Les seuls à savoir que soixante ans plus tôt cet endroit avait été le théâtre de l'une des opérations de renseignement les plus rocambolesques des années 1940. Une histoire de prison secrète, de savants nazis et de soldats américains...

Le destin des Alliés, peut-être aussi l'avenir de la puissance américaine, s'est en partie joué ici, entre le fleuve et la forêt. Durant la Seconde Guerre mondiale, il y avait là un vaste camp d'internement. Presque chaque nuit, à l'insu des habitants d'Alexandria, la ville voisine, des fourgons sans fenêtres venus de l'aéroport de Washington dévalaient à travers bois la route de Mount Vernon. Une fois au camp, des hommes en descendaient. Des prisonniers allemands: capitaines de sous-marins, officiers de l'Afrika Korps ou scientifiques... En tout, près de 3 400 détenus sont ainsi passés par Fort Hunt entre 1942 et 1946; 600 interrogateurs avaient pour mission de leur soutirer des informations, en particulier sur les avancées technologiques du Reich.

«Fred» Michel, le vieux promeneur, était l'un d'eux. Un bleu de 21 ans, un étudiant ingénieur si obsédé par le secret de sa mission qu'il ne pouvait se résoudre à en parler à sa petite amie, rencontrée au snack-bar des officiers d'Alexandria. Lucille, jolie hôtesse de l'USO, le service de divertissement des armées, lui demandait souvent le nom de sa caserne. Et Fred avançait toujours la même réponse, déroutante: «PO Box 1142» («Boîte postale 1142»). Le nom de code de Fort Hunt.
Pour Rudy Pins, "Fort Hunt, c'était l'Académie des sciences!"

Ces cachotteries ont duré. A voir Fred et Lucille se taquiner aujourd'hui dans la cuisine de leur appartement de Louisville (Kentucky), on comprend que ce pacte de silence ait pu agiter le ménage des années durant. Lucille a d'ailleurs gaffé la première, fin 2005, en confiant à une amie qui partait se promener du côté de Fort Hunt que son Fred y avait passé deux années, voilà bien longtemps. Elle n'avait pas prévu que la bavarde en parlerait à son tour à un guide du parc: Brandon Bies, 27 ans, historien de formation.

Celui-ci connaissait un peu l'étrange destin de Fort Hunt. Il savait qu'au cours de la Seconde Guerre mondiale une prison avait existé à cet endroit avant d'être rasée. Mais, si les autorités américaines avaient vaguement reconnu son existence, elles s'étaient bien gardées de dévoiler les noms d'éventuels témoins.

Pour en savoir davantage, Brandon Bies téléphone donc à Fred Michel un matin de janvier 2006. «Quand j'ai reçu ce coup de fil, j'étais sonné, se souvient l'ingénieur à la retraite. J'allais enfin pouvoir en parler. Mais je lui ai tout de même demandé trois fois si le secret était vraiment levé.» Il l'était.

Les «interrogateurs»

Frederick Michel
Né en 1923 à Landau (Allemagne), «Fred» Michel arrive à Brooklyn (New York) en 1937. Il est élève ingénieur avant de servir à Fort Hunt. Dans le camp, il contribue à l'élaboration de l'un des premiers lexiques de technologie allemande et sympathise avec les scientifiques Heinz Schlicke et Helmut Hertz.

George Mandel
Fils d'un banquier berlinois, arrivé aux Etats-Unis avant la Nuit de cristal (9 novembre 1938), il est recruté à Fort Hunt pour sa maîtrise de l'allemand et ses connaissances en chimie. Il partage sa chambrée avec Fred Michel. Agé de 82 ans, le Pr Mandel enseigne toujours à la faculté George Washington.

Rudy Pins
Né en Allemagne, il arrive aux Etats-Unis à l'âge de 14 ans, en 1934, avec un groupe de 1 000 enfants juifs dotés cette année-là d'un visa. Après son passage à Fort Hunt, il est affecté au tribunal de Nuremberg, où il interroge Göring et les cerveaux de la «solution finale». Il n'a jamais revu ses parents, tués par les nazis en 1943.


Grâce aux indications de Fred Michel, Brandon Bies se lance alors sur les traces des anciens de Fort Hunt. Il consulte les registres des retraites, cherche sur Internet... Au final, il recense une centaine de personnes. Seules 30 ont accepté, à ce jour, de témoigner. Le poids du secret, sans doute: rendus à la vie civile sans autre consigne que celle de se taire (même devant leurs proches), souvent embauchés, dès 1946, par la CIA, les vétérans de la PO Box 1142, sans jamais s'être revus, ont fait du silence l'insigne d'une confrérie fantôme.

A l'époque, pour garantir leur discrétion, l'état-major américain ne recule devant aucune mise en scène. Recrutés dans les casernes de la côte Est pour leur niveau en allemand et leurs études supérieures, les jeunes soldats sont réveillés à l'aube et embarqués sans ménagement dans des cars. Fred Michel, comme son copain George Mandel, croit partir pour l'Europe. Mais le car s'enfonce dans la forêt de Virginie. Le voici bientôt à proximité de la clairière de Fort Hunt (10 hectares). L'endroit est célèbre: c'est une ancienne propriété de George Washington transformée en parc national en 1933. Sitôt arrivés, les «nouveaux» comprennent vite que ce lieu historique a été aménagé en camp militaire. Il est peuplé de GI en treillis, entouré de barbelés, hérissé de miradors. Les baraquements - une centaine - sont en bois. Il y a même quelques pavillons, plutôt coquets.

En attendant leur ordre de mission, Fred Michel et les autres patientent dans un hall. Habitués aux hurlements des adjudants de leurs casernes précédentes, ils s'étonnent du calme des gradés de la PO Box 1142. Les jeunes font connaissance, évoquent leurs études respectives. «C'était l'Académie des sciences, raconte Rudy Pins, un autre ancien de Fort Hunt. A Fort Belvoir, ma caserne d'origine, mon master me donnait le statut de fort en thème. Là, j'étais l'idiot du village, entouré de doctorants en sciences et en maths!»

Une majorité se découvre un autre point commun: la maîtrise de la langue allemande. Rien de surprenant: la plupart d'entre eux sont issus de la vague d'immigration juive allemande des années 1930. Leur mission? Interroger ou espionner les prisonniers. Ceux-ci ont bien sûr leur propre secteur au sein des installations: plusieurs longs bâtiments dotés de cellules à deux et quatre lits. A l'ouverture du camp, en mai 1942, la plupart des détenus appartenaient aux équipages des sous-marins ennemis, les fameux U-boote qui régnaient sur l'Atlantique. En les interrogeant à l'insu de la Croix-Rouge et sans tenir compte de la convention de Genève, les Américains espéraient percer les secrets de cette supériorité maritime.

En 1944, lorsque Fred Michel et son copain George Mandel, brillant chimiste, intègrent la «1142», la donne vient de changer. L'Allemagne est en difficulté. Les progrès des radars et des sonars, et bientôt la capture de l'U-505 (4 juin 1944), avec tous les codes secrets de communication et les plans de route de la Kriegsmarine, portent des coups décisifs à sa flotte. Les prisonniers parlent de plus en plus. Devant Fred et George, des gradés se mettent à table lors de simples conversations dans les petits bureaux réservés aux interrogatoires. Ils livrent d'étonnants détails techniques, comme ceux du snorkel, un pot d'échappement en forme de périscope.

Plus la fin de la guerre approche, plus les langues se délient
Tout est bon, dans le huis clos de Fort Hunt, pour leur soutirer des confidences. Même l'espionnage. Il arrive ainsi que de faux prisonniers soient placés en leur compagnie. Pour tout saisir des conversations, les cellules sont équipés de dizaines de micros, summum du high-tech de l'époque.

«Heureusement, la salle des magnétophones était climatisée, car, le plus souvent, les écoutes étaient d'un mortel ennui, se souvient Rudy Pins. Mais parfois égayées par de cocasses histoires de femmes. Je me souviens encore de la complainte de cet Allemand, furieux de s'être fait piquer une jolie Française par un supérieur.»

Formés sur le tas aux techniques d'interrogatoire, les boys savourent aussi l'improvisation dans leur face-à-face avec les austères officiers ennemis. Ils savent par exemple que ces derniers, qui bénéficiaient en Allemagne de visites autorisées au bordel, recevaient une carte souvenir des prostituées qu'ils avaient fréquentées, moins par romantisme que pour détecter les éventuelles porteuses de maladies vénériennes. Des cartes qu'ils oubliaient souvent dans leurs uniformes. Il suffit alors d'un «Pas de nouvelles d'Ursula?» pour voir les raides capitaines perdre leur contenance et se laisser aller à quelques confidences.

Fort Hunt n'est pas une prison comme les autres. Rien à voir avec les 500 camps qui, tout au long de la guerre, accueilleront au total 400 000 soldats ennemis. Ici, ils ont droit à un traitement exemplaire, mais doivent s'engager à ne jamais rien révéler s'ils veulent être ensuite transférés dans un camp normal. Plus la fin de la guerre approche, plus les langues se délient, surtout après le débarquement de juin 1944. Fort Hunt croule bientôt sous les informations. Parmi les nouveaux détenus figurent en effet d'authentiques savants, l'élite scientifique du Reich finissant. «Nous découvrions que nous étions des gamins, des novices souvent incapables, malgré nos beaux diplômes, de comprendre la portée de ce que nous entendions, se souvient George Mandel, qui reçoit L'Express dans son bureau de la faculté de pharmacologie de l'université George Washington. Mais nous en apprenions assez, interrogatoire après interrogatoire, pour réaliser que nous avions bien failli perdre la guerre.»

Pour le prouver, ce chercheur renommé sort un gros cahier marron: un lexique, compilé autrefois avec l'aide de Fred Michel, des termes techniques glanés auprès des détenus. Micro-ondes, infrarouges, détonateurs, moteurs à réaction... Des pages entières de concepts sans équivalent, à l'époque, chez les Alliés. Même ce surdoué de Mandel, qui a pu lire le terme «nucléaire» dans ses cours de physique, avoue ne rien comprendre aux propos des scientifiques allemands, qu'il se contente de traduire pour des cadres du Pentagone venus assister aux interrogatoires. Il ne saura qu'au lendemain du bombardement de Hiroshima (6 août 1945) qu'il a sans doute assisté à la rencontre des pontes du Manhattan Project (le programme nucléaire américain), avec des savants en provenance des laboratoires de Peenemünde, le cœur de la technologie nazie.

Staline, aussi, voulait récupérer les savants de Hitler
Leur chef de file est un certain Wernher von Braun, père des fusées V 2 allemandes et futur patron du programme américain Apollo. «L'homme était passionnant lorsqu'il vantait la supériorité des moteurs à réaction, reconnaît George Mandel. Mais j'étais outré par son arrogance, son absence totale de remords devant les destructions que ses missiles avaient causées en Angleterre.»

La morale... On peine à croire que ces jeunes soldats, souvent d'origine juive allemande, exilés à cause des persécutions antisémites, aient pu garder leur contenance face à ces nazis. «Franchement, cela n'entrait jamais en ligne de compte, poursuit Mandel. Nous restions dans un cadre militaire et professionnel. Sans oublier que, comme tout le monde, nous ne savions rien des camps de concentration.» Fred Michel confirme, de même que Rudy Pins, qui craignait pourtant le pire pour ses parents, restés en Allemagne. «J'étais devenu américain, confie-t-il, et je n'avais que l'envie de leur donner la meilleure image possible de mon pays.»

Pour ces fils de famille le plus souvent laïcs, les Etats-Unis offrent un retour à la normale, une identité nouvelle étayée par la gratitude et le patriotisme. A Fort Hunt, ils deviennent des Américains à part entière, tout à l'insouciance de leurs 20 ans. Après tout, les permissions sont fréquentes, et les filles d'Alexandria, attirantes. On danse deux fois par semaine au mess, les garçonnières ne désemplissent pas. La PO Box 1142 elle-même offre des divertissements: un cinéma en plein air, une belle piscine…

Mai 1945 sonne la victoire, sans pour autant libérer la «1142» de sa mission. Bien au contraire. La méfiance envers les Soviétiques annonce la guerre froide. Staline, lui aussi, voudrait bien récupérer les savants de Hitler. Les Américains essaient de le prendre de vitesse. La noria des «individus d'intérêt spécial» se poursuit. Pour délier les langues des rares irréductibles, les boys ont une ruse imparable: «Nous leur annoncions que nos camarades soviétiques réclamaient leurs bras et leurs cerveaux pour reconstruire leur nation meurtrie, s'amuse Fred Michel. Et qu'un avion les attendait.» Rudy Pins met même à contribution deux Russes du camp, Alex Chilovsky et Alex Dallin. En uniforme de l'Armée rouge, un exemplaire de la Pravda dans la poche, ils se présentent comme d'aimables accompagnateurs vers Moscou!

Pour peu qu'ils collaborent, le gouvernement américain n'a rien à refuser aux Allemands. Leur statut est alors moins celui de prisonniers que de pensionnaires choyés. Impatients de refaire leur vie aux Etats-Unis, ils rêvent pour la plupart de travailler dans l'armement, les laboratoires du Pentagone ou la toute nouvelle Central Intelligence Agency (CIA).

Tout est fait pour leur être agréable. Les gardes du camp accompagnent Wernher von Braun acheter ses sous-vêtements à Washington. Fred Michel est aux petits soins pour Helmut Hertz, le fils du découvreur des ondes hertziennes. Des personnages douteux mais utiles comme Reinhard Gehlen, ancien patron du service d'espionnage nazi sur le front de l'Est, commencent à collaborer avec les agences de renseignement (OSS puis CIA).

De ces gens-là, de ce monde-là, il ne reste rien à Fort Hunt. Juste des gazons proprets, une aire de pique-nique, des tables en bois où les familles de 2007 viennent manger des hamburgers. «Il n'y a plus de trace de la PO Box 1142, se désole Brandon Bies, l'employé des parcs nationaux. En novembre 1946, à la fin du contrat avec l'armée et la marine, secret oblige, les bulldozers ont tout rasé, effaçant jusqu'aux fondations des baraquements.»

Le jeune homme a filmé les témoignages d'une trentaine de vétérans. Il souhaite les rassembler dans un «mémorial audiovisuel» destiné à promouvoir le parc. Les anciens, eux, ont déjà fait l'essentiel: parler, raconter, sortir du silence. Fred Michel a même retrouvé l'Allemand Heinz Schlicke (décédé en 2006), avec lequel il jouait autrefois au tennis. C'était il y a plus de soixante ans, du temps de la PO Box 1142.
Imad Eddin AL-HAMADANI
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