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Un agent français mis en cause dans la guerre argentine
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Un agent français mis en cause dans la guerre argentine
source : le figaro
Disparitions : un ancien agent français mis en cause
PATRICK DE SAINT-EXUPÉRY.
Publié le 06 février 2007 Actualisé le 06 février 2007 : 08h30
Poursuivis pour crimes, deux anciens officiers mettent en cause un ex-agent français, alors qu'une convention de l'ONU sur les disparitions forcées doit être signée aujourd'hui à Paris.
AVEC VINGT ANS de décalage, la « septième arme », surnom donné à « la guerre psychologique » mise en oeuvre de 1976 à 1983 dans une Argentine alors en proie à tous les démons, menace Paris de ses contrecoups.
Accusés d'avoir commis des crimes durant la période des dictatures argentines, deux anciens officiers de Buenos Aires ont mis en cause un « agent » français, impliqué selon eux dans la « sale guerre » alors menée en Argentine contre la « subversion ».
Cette implication, avancent les officiers argentins, témoignerait d'une collaboration entre des Français proches des Services et les responsables argentins en charge de faire « disparaître » les suspects de « subversion ».
Concrètement, l'accusation lancée par l'ex-capitaine de frégate Alfredo Astiz, surnommé « l'Ange blond de la mort », et Luis Maria Mendia, ex-chef des opérations navales en 1976 et 1977, porte sur le meurtre de deux religieuses françaises, Alice Domon et Léonie Duquet, enlevées avec huit autres personnes en 1977 dans l'église Santa Cruz de Buenos Aires, puis transférées à l'École de mécanique de la marine (ESMA) où quelque 5 000 personnes ont été détenues, la plupart torturées et assassinées.
Dans leur témoignage devant un juge argentin, les deux anciens officiers de Buenos Aires pointent du doigt les agissements de cet « agent » français qui, selon eux, aurait joué un rôle dans la « disparition » des deux religieuses. Celui-ci, Bertrand de Perseval, aurait été présent physiquement sur les lieux de l'enlèvement des soeurs. Le rapt se serait donc effectué avec un accord implicite.
De Thaïlande où il vit depuis plusieurs années, Bertrand de Perseval, 64 ans et naturalisé argentin, a eu vent de ces accusations et a choisi de se présenter à l'ambassade argentine à Bangkok. Reçu par des diplomates, il a nié toute implication. S'il reconnaît avoir été membre de l'Organisation de l'armée secrète (OAS), il affirme, selon l'AFP, n'avoir « jamais fait de politique en Argentine » où il a décidé de s'installer après les accords d'Évian en 1962.
Ténébreux liens
L'ancien chef des opérations navales, Luis Maria Mendia, accusé de crimes contre l'humanité a demandé, lors d'une audition devant le juge argentin Sergio Torres, que soient convoqués devant la justice de Buenos Aires plusieurs responsables français, dont l'ancien président Valéry Giscard d'Estaing, l'ex-premier ministre Pierre Messmer, ainsi que tout le personnel diplomatique, administratif et militaire en poste à l'ambassade de France à Buenos Aires entre 1976 et 1983.
Les soupçons portés par l'officier et susceptibles de nourrir ces demandes de convocation n'ont pas été rendus publics ; mais de nombreux travaux de chercheurs ou d'universitaires ont exploré les ténébreux liens noués entre Paris et Buenos Aires durant ces années.
Publiée en janvier 1999, une thèse de doctorat, présentée à la Sorbonne par le chercheur Gabriel Périès et intitulée « De l'action militaire à l'action politique », mettait en exergue la nature de cette relation. Dans son ouvrage « Les Blancs s'en vont. Récits de décolonisation », publié en 1998, Pierre Messmer, lui-même, ne niait pas que la France et certains milieux ont pu avoir un rôle engagé. Voire trop engagé.
Dans un manuscrit inédit, publié en 1999 dans Le Figaro, le général Adel Vilas, également accusé de « crimes », affirmait : « Je reconnais, et le dis avec orgueil, que, depuis longtemps, je prêtais une attention particulière aux travaux traduits en Argentine des anciens de l'OAS et des officiers français qui ont lutté en
Disparitions : un ancien agent français mis en cause
PATRICK DE SAINT-EXUPÉRY.
Publié le 06 février 2007 Actualisé le 06 février 2007 : 08h30
Poursuivis pour crimes, deux anciens officiers mettent en cause un ex-agent français, alors qu'une convention de l'ONU sur les disparitions forcées doit être signée aujourd'hui à Paris.
AVEC VINGT ANS de décalage, la « septième arme », surnom donné à « la guerre psychologique » mise en oeuvre de 1976 à 1983 dans une Argentine alors en proie à tous les démons, menace Paris de ses contrecoups.
Accusés d'avoir commis des crimes durant la période des dictatures argentines, deux anciens officiers de Buenos Aires ont mis en cause un « agent » français, impliqué selon eux dans la « sale guerre » alors menée en Argentine contre la « subversion ».
Cette implication, avancent les officiers argentins, témoignerait d'une collaboration entre des Français proches des Services et les responsables argentins en charge de faire « disparaître » les suspects de « subversion ».
Concrètement, l'accusation lancée par l'ex-capitaine de frégate Alfredo Astiz, surnommé « l'Ange blond de la mort », et Luis Maria Mendia, ex-chef des opérations navales en 1976 et 1977, porte sur le meurtre de deux religieuses françaises, Alice Domon et Léonie Duquet, enlevées avec huit autres personnes en 1977 dans l'église Santa Cruz de Buenos Aires, puis transférées à l'École de mécanique de la marine (ESMA) où quelque 5 000 personnes ont été détenues, la plupart torturées et assassinées.
Dans leur témoignage devant un juge argentin, les deux anciens officiers de Buenos Aires pointent du doigt les agissements de cet « agent » français qui, selon eux, aurait joué un rôle dans la « disparition » des deux religieuses. Celui-ci, Bertrand de Perseval, aurait été présent physiquement sur les lieux de l'enlèvement des soeurs. Le rapt se serait donc effectué avec un accord implicite.
De Thaïlande où il vit depuis plusieurs années, Bertrand de Perseval, 64 ans et naturalisé argentin, a eu vent de ces accusations et a choisi de se présenter à l'ambassade argentine à Bangkok. Reçu par des diplomates, il a nié toute implication. S'il reconnaît avoir été membre de l'Organisation de l'armée secrète (OAS), il affirme, selon l'AFP, n'avoir « jamais fait de politique en Argentine » où il a décidé de s'installer après les accords d'Évian en 1962.
Ténébreux liens
L'ancien chef des opérations navales, Luis Maria Mendia, accusé de crimes contre l'humanité a demandé, lors d'une audition devant le juge argentin Sergio Torres, que soient convoqués devant la justice de Buenos Aires plusieurs responsables français, dont l'ancien président Valéry Giscard d'Estaing, l'ex-premier ministre Pierre Messmer, ainsi que tout le personnel diplomatique, administratif et militaire en poste à l'ambassade de France à Buenos Aires entre 1976 et 1983.
Les soupçons portés par l'officier et susceptibles de nourrir ces demandes de convocation n'ont pas été rendus publics ; mais de nombreux travaux de chercheurs ou d'universitaires ont exploré les ténébreux liens noués entre Paris et Buenos Aires durant ces années.
Publiée en janvier 1999, une thèse de doctorat, présentée à la Sorbonne par le chercheur Gabriel Périès et intitulée « De l'action militaire à l'action politique », mettait en exergue la nature de cette relation. Dans son ouvrage « Les Blancs s'en vont. Récits de décolonisation », publié en 1998, Pierre Messmer, lui-même, ne niait pas que la France et certains milieux ont pu avoir un rôle engagé. Voire trop engagé.
Dans un manuscrit inédit, publié en 1999 dans Le Figaro, le général Adel Vilas, également accusé de « crimes », affirmait : « Je reconnais, et le dis avec orgueil, que, depuis longtemps, je prêtais une attention particulière aux travaux traduits en Argentine des anciens de l'OAS et des officiers français qui ont lutté en
Imad Eddin AL-HAMADANI- EUROMED 09|10
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