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Message  Imad Eddin AL-HAMADANI Mer 30 Déc - 8:41

Vladimir de Gmeline, Valeurs Actuelles le 23-10-2008

Citer:
“L’ennemi public numéro 1” n’a pas fini de faire parler de lui. Vincent Cassel endosse son rôle au cinéma dans “l’Instinct de mort”, tiré de son autobiographie.

Jacques Mesrine n’était pas Robin des bois. Il ne redistribuait pas aux pauvres, ne volait pas au secours de la veuve et de l’orphelin. Sa vie fut une longue suite de braquages violents, de cambriolages, d’enlèvements, d’évasions spectaculaires et de cavales sanglantes. Pour lui, le banditisme était un métier, motivé par son goût du risque, de l’action et de l’argent. Il n’hésitait pas à tirer: « Face à des flics armés, je n’ai aucune limite. Je suis sans pitié, j’allume et je tire. Je sais très bien que ça se terminera mal. Je sais très bien que je vais mourir, que je vais me faire abattre. C’est celui qui tirera le premier qui gagnera », déclarait-il à Paris Match.


Cela s’est mal terminé, le 2 novembre 1979 à 15 h 15, porte de Clignancourt à Paris. Alors qu’il s’apprêtait à partir en week-end avec Sylvia Jeanjacquot, sa dernière compagne, Mesrine est tué par les hommes de la BRI (brigade de recherche et d’intervention), l’antigang du commissaire Broussard. Dissimulés dans un camion bâché, ils ne lui laisseront pas une chance : vingt et une balles dans le corps. À ses pieds, un sac contenant des grenades défensives prêtes à l’emploi. À sa ceinture, un pistolet Browning GP 35, à quatorze coups. Sylvia Jeanjacquot est grièvement blessée.
Sur les circonstances de ce que beaucoup considèrent comme une exécution pure et simple, les versions divergent. Il y a celle de Broussard, qui a toujours parlé de légitime défense et déclaré avoir vu Mesrine se pencher pour se saisir des grenades. Et celle de Lucien Aimé-Blanc, chef de l’Office central de répression du banditisme, dans son récit la Chasse à l’homme. Pour lui, Broussard n’a pas pu voir Mesrine faire ce geste, puisque, au moment du déclenchement de la fusillade, ils étaient ensemble, dans la voiture de commandement, à 50 mètres de là. Au micro de France Inter, en 1984, le commissaire Ottavioli déclarait à son tour qu’on avait abattu “le grand” sans lui laisser le choix de se rendre.
Dans le documentaire Jacques Mesrine, Profession ennemi public, Roger Borniche remet lui aussi en cause la méthode, évoque la manière dont il avait interpellé “René la Canne”. Pour lui, une bonne “ceinture arrière”aurait été suffisamment efficace. Quant à Paul Barril, ancien commandant en second du GIGN, qui connaissait bien Mesrine pour l’avoir transféré d’une prison à l’autre à plusieurs reprises, il est catégorique : « Le rôle des policiers et des gendarmes n’est pas de se substituer à la justice. […] Pour moi, je le répète, dans ce cadre, Jacques Mesrine a été assassiné. Il n’est pas mort au cours d’une échauffourée, d’une arrestation délicate. Son exécution a été prévue, organisée, structurée, commandée. Il y avait des moyens radio. Tout était disproportionné par rapport aux risques.[…] L’histoire des grenades placées dans la voiture ne tient pas. Tout le monde, grâce à la télévision, a pu voir que Mesrine avait sa ceinture de sécurité. Il ne pouvait donc pas bouger.C’est en tirant comme les policiers l’ont fait, avec des fusils d’assaut Ruger Mini, une arme capable de percer tous les gilets pareballes connus à ce jour, qu’ils avaient le plus de chances de faire exploser d’éventuelles grenades. »
Ce sont en partie ces circonstances jamais clairement élucidées qui ont perpétué le mythe. Le 13 novembre 1979, l’avocate de la famille,Me Martine Malinbaum, avait déposé une plainte avec constitution de partie civile pour assassinat, au nom de sa mère et de ses trois enfants. Une procédure fleuve, avec saisine de la Cour européenne des droits de l’homme, qui s’est conclue en octobre 2006 par un non-lieu définitif, après plusieurs appels.

« C’est une question d’idéal de justice, disait l’avocate pour expliquer sa persévérance.L’État n’a pas à tuer ses citoyens sans procès, fussentils les pires ennemis de la nation. » Entre-temps, la mère était morte,deux des trois enfants avaient “décroché”.
Ce personnage, Jacques Mesrine l’avait créé, façonné, jusqu’à s’en rendre prisonnier, enfermé dans un processus de fuite en avant à l’issue forcément fatale.
Son histoire commence à Clichy-la- Garenne, le 28 décembre 1936. Fils de modestes employés, il reçoit une bonne éducation et souffrira beaucoup de la captivité de son père, qu’il admire plus que tout.Le récit qu’il fait de son retour dans son autobiographie, l’Instinct de mort, publiée en 1977 aux éditions Jean-Claude Lattès par Louis Nucéra, qui avait décelé en lui des qualités d’écrivain, est étonnant d’émotion et de piété filiale.

Autre passage particulièrement frappant, et sur lequel les psychiatres et psychanalystes se sont sans doute penchés,celui qui relate le traumatisme que constitua pour lui son premier meurtre, involontaire. Celui d’une… mésange. À 13 ans, adolescent rêveur, il se promène avec une carabine à plomb dans le jardin de la maison de ses parents, une vieille ferme retapée pas très loin de Paris, où la famille va passer les week-ends. Il tire souvent sur des boîtes de bière et son coup d’oeil fait merveille.Un oiseau chante, il l’observe, imite son sifflement et le vise, sans bien savoir pourquoi et par réflexe. Il croit son arme vide, appuie sur la détente, le coup part. « Je ressentis une impression de vide total.Qu’avais-je fait? […] Cette mésange, c’était peut-être ce que j’avais de bon en moi que je venais de tuer. […] Le seul crime que je ne me suis jamais pardonné a été celui de ce petit oiseau aux reflets bleus. Car je l’avais tué par bêtise, lui qui n’avait commis pour seule faute que de me bercer de son chant. C’est le seul remords que j’ai connu, aussi abominable que cela puisse paraître. »
La scolarité ne marche pas très fort. Après un passage en pension au collège de Juilly, chez les oratoriens, le jeune Jacques consacre de plus en plus de temps au cinéma, fasciné par les films de gangsters. Renvois en série. Ses parents tentent l’école d’électronique, sans grand succès. Il traîne, boit, commence à voler des voitures. Il travaille dans une maison de confection, vend des journaux à la criée, se marie sans plus de succès…

La transformation définitive, irrémédiable, viendra de la guerre d’Algérie, que Mesrine effectue dans une unité combattante de 1957 à 1959. C’est un bon soldat, un guerrier. Son goût des armes et de l’action, de l’imprévu, trouve un terrain idéal pour s’exprimer. Il est volontaire pour les missions risquées, décoré, deux fois cité. Il assiste, sans qu’on sache bien s’il y participe également,à des scènes de torture. Elles ne lui font ni chaud ni froid: «Plusieurs types que je connaissais avaient perdu la vie dans des embuscades; je haïssais les Algériens pour ce seul motif, une haine irréfléchie qui me les faisait mettre tous dans le même sac. »
À son retour, il est irritable, agressif, s’ennuie et ne supporte pas les contraintes. Sa vie va basculer.Premiers cambriolages, escroqueries, et premier meurtre revendiqué, celui d’un souteneur, Ahmed, qui avait frappé une prostituée.Au couteau.Puis premières incarcérations, à Évreux d’abord, puis à Orléans.
Cette existence d’insécurité et d’errance lui correspond, il ne voudra plus en changer. « Les psychopathes, a priori rétifs à toute notion d’ordre et d’autorité, trouvent dans les unités de choc et l’ambiance opérationnelle la béquille psychique qui leur avait toujours manqué, écrit le général Croq, pionnier de la psychiatrie militaire française. La vie au jour le jour, la mobilité géographique, le goût de l’action, le côtoiement du danger et l’occasion d’exercer quelques méfaits inaperçus offrent à ces individus des tentations et des aubaines qu’ils ne trouvent pas dans une société civile policée. »

Mesrine n’était pas psychopathe: il savait ce qu’étaient le bien et le mal, la morale, mais avait décidé de vivre selon ses propres règles. Cette analyse permet cependant de comprendre ce qui a manqué à Mesrine à son retour d’Algérie. Barril encore : « La guerre finie, cette force s’est retrouvée sans fonction et il a basculé du mauvais côté de la barrière. Il a appliqué le principe d’une guerre apprise à son profit personnel. » Les experts, lors de son procès de 1977 devant la cour d’assises de Paris, le décrivaient comme un homme à la « personnalité très solide, très affirmée et inébranlable ».Les succès accumulés, les coups de plus en plus audacieux vont renforcer ce sentiment de maîtrise et de toute-puissance.
La vraie carrière criminelle de Mesrine commence au Canada en 1968, avec la tentative d’enlèvement de celui dont il est devenu l’homme de confiance, le milliardaire Georges Deslauriers. L’opération échoue, et celui qui va devenir dans la presse “l’ennemi public canadien” est arrêté au Texas avec sa complice, Jeanne. Incarcéré au pénitencier Saint- Vincent-de-Paul, il s’en évade en août 1972 et ne trouve rien de mieux à faire que de revenir l’attaquer trois jours plus tard, pour tenter de libérer ses occupants. Car il s’est trouvé un combat : la lutte contre les unités carcérales de sécurité renforcée, qu’elles soient canadiennes ou françaises. Durant cette cavale, il assassine deux gardes-chasse qui ont eu la malchance de le reconnaître en forêt. Arrêté à Boulogne, il s’évade du tribunal de Compiègne en plein procès, en 1973. À nouveau arrêté, il reçoit les policiers au champagne. Sa condamnation à vingt ans ferme en 1977 va le pousser à entamer un combat contre les quartiers de haute sécurité (QHS), qui pour lui sont une manière de briser l’être humain plus que de simplement le punir.

Le 8 mai 1978, il s’évade de la Santé et se lance dans un parcours à la discrétion pour le moins relative, braquant le casino de Deauville avec son complice François Besse, saucissonnant le directeur de l’agence de la Société générale du Raincy, tentant d’enlever à son domicile le juge Petit, qui l’avait condamné. Le kidnapping de l’homme d’affaires Henri Lelièvre pousse le ministre de l’Intérieur du moment, Christian Bonnet, à créer une cellule coordonnée de police et de gendarmerie dédiée à la traque de Mesrine. Dernier fait d’armes avant sa mort, il piège et torture un jeune journaliste de Minute, Jacques Tillier, sur qui il décharge son arme: celui-ci est atteint par cinq balles, y compris à la tête, et il parvient tout de même à s’en sortir !
Vincent Cassel avait d’abord refusé le rôle de Mesrine: la première version du scénario, écrite par Guillaume Laurant, le scénariste d’Amélie Poulain, lui paraissait par trop hagiographique. Le remplaçant de ce dernier, Abdel Raouf Dafri, a voulu rester au plus près du personnage: un bandit tour à tour violent et séducteur, charmant et odieux. Cette fois, Cassel a accepté: « Je n’ai jamais eu la fascination du gangster,mais cela m’intéresse de comprendre pourquoi les gens en ont fait une icône. »

À voir

Mesrine, l’instinct de mort, de Jean-François Richet, suivi de L’Ennemi public numéro 1.

À lire

L’Instinct de mort, de Jacques Mesrine, Flammarion, 392 pages, 21 €;
L’Affaire Mesrine, de Guy Adamik, Flammarion, 21 €.
Mesrine intime, lettres de prison à Me Martine Malinbaum, Le Rocher, 140 pages, 14, 90 €.

Mesrine, mon associé, de Michel Ardouin, Éditions du Toucan, 240 pages, 17, 90 €; Dossier Mesrine, de Michel Laentz, City Éditions, 298 pages, 18€.
Imad Eddin AL-HAMADANI
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